Christian-Makolo KABALA et Marc DAVISSEAU (Sud Axe Partners) : « N’oublions pas la République Démocratique du Congo, appelée à jouer un rôle de premier plan en Afrique »
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Une tribune libre de
Christian-Makolo KABALA,
Président de Sud Axe Partners,
et Marc DAVISSEAU,
Directeur Général
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Souvent associée à des crises sanitaires ou politiques, la République Démocratique du Congo (RDC) est en réalité une vaste terre d’opportunités. Nous ne faisons pas référence ici à ses caractéristiques géologiques bien connues : sa superficie de 2 345 409 km2, son sous-sol regorgeant des minerais et métaux précieux les plus convoités au monde, ses 80 millions d’hectares de terre arable dont moins de 10% sont exploités, son potentiel hydroélectrique estimé à 100 gigawatts (3e rang derrière la Chine et la Russie) ou encore sa forêt équatoriale, deuxième poumon de la planète.
Nous ne faisons ni allusion à son exceptionnelle situation géographique qui la fait jouxter neuf pays frontaliers et la place au cœur du bassin du Congo. Non, nous faisons ici référence à ces signaux, certes modestes mais réels, annonciateurs d’une mise en marche progressive vers l’émergence.
La RDC s’inscrit dans une dynamique d’ouverture
Un changement de paradigme est en train de s’opérer. Sur la scène politique, le pays a connu contre toute attente sa première alternance pacifique en janvier 2019, portant au pouvoir Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, issu du parti de l’opposition, l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social).
En premier représentant du pays, il a renoué le dialogue avec les institutions et les chefs d’État internationaux, multipliant les rencontres pour établir des partenariats et accords de coopération stratégiques : Rwanda, Angola, Ouganda, États-Unis, Royaume-Uni, Belgique, France, Chine, Japon… tous discutent avec la République Démocratique du Congo. Un des corollaires de ces discussions est l’accès au pays. La RDC s’apprête à mettre en place le e-visa afin de faciliter les démarches d’entrée sur le sol congolais.
L’assurance et la banque,
deux fondamentaux en structuration
Sur le plan national, des avancées notables sont opérées en faveur du secteur privé. Depuis maintenant quelques années, la création d’entreprise – autrefois redoutée, car très longue et fastidieuse – est facilitée avec la mise en place du guichet unique. La fiscalité des impôts sur les bénéfices a été allégée pour être établie à 30 %.
La libéralisation du secteur des assurances, mise en œuvre l’an dernier, est une autre réforme aux effets positifs à venir pour l’économie. D’ailleurs, le secteur assurantiel, inerte depuis les années 1960, représente un potentiel de marché de 5 milliards de dollars sur la prochaine décennie pour un taux de pénétration établi aujourd’hui à seulement 0,5 %.
Cette dernière mesure ouvre non seulement la voie pour l’émergence de nouveaux acteurs en assurance, mais surtout, elle marque les prémices d’une économie tendant vers une stabilité durable, source d’un développement socio-économique du pays.
Une autre tendance qui se profile est la structuration du secteur bancaire. La Banque Centrale Congolaise (BCC), l’autorité de régulation, émet des dispositions réglementaires visant à renforcer le système de gouvernance des opérateurs bancaires.
L’Instruction n°22, exigeant la mise en place de cartographies des risques, et la modification n°6 de l’Instruction n°14 relative aux normes prudentielles de gestion, entrée en vigueur le 1er janvier 2019, illustrent parfaitement ce mouvement de convergence avec les pratiques internationales, notamment les accords Bâle II et Bâle III.
Le renforcement des capacités des opérateurs bancaires est aussi synonyme d’une plus grande inclusion financière des populations. Ainsi consolidées, les banques sont à même de proposer des produits et services adaptés aux besoins des populations encore non bancarisées, notamment grâce à la digitalisation, véritable accélérateur d’inclusion financière.
Jeunesse et diversification de l’économie
La plus grande opportunité qui existe chez ce géant d’Afrique centrale est la diversification de son économie. Fortement dépendante de l’industrie extractive, l’économie congolaise subit directement les répercussions de la volatilité du cours des matières premières.
En 2019, le taux de croissance s’élèverait à 4,6 % contre 5,1 % en 2018 (estimation de la Banque Centrale Congolaise). Dans les années à venir, il apparaît plus que nécessaire pour établir une croissance durable et profitable de diversifier les sources de revenus du pays. Et les possibilités ne manquent pas ! L’agrobusiness, les transports fluviaux et aériens, le tourisme promettent des relais de croissance vertigineux.
À cela s’ajoute la vivacité du secteur du numérique, qui attire des jeunes talents tous plus ingénieux et innovants. Nous le voyons bien avec l’apparition d’événements mettant en valeur la « Congo Tech » comme de « Kinshasa digital week ». La jeunesse est aussi un capital très crucial pour l’avenir de la RDC. Représentant 65 % des 97,8 millions d’habitants, les moins de 25 ans sont plus que jamais la force vive dans laquelle il faut investir pour développer la production locale (local content). Les forts potentiels humains de cette jeunesse n’attendent qu’à être révélés au travers d’un système éducatif et de formation renforcé.
Alors oui, le classement Doing Business 2020 (la RDC occupe le 183e rang) indique qu’il existe d’importantes marges de progression pour se hisser au rang des nations propices aux affaires.
Ce classement, s’il ne prédit bien sûr pas à lui seul ce que sera avec certitude la trajectoire de croissance d’une économie, est objectif et crédible. À tout le moins. Chez Sud Axe Partners, nous croyons que la RDC est en marche pour, dès la décennie à venir, progresser avec constance et satisfaire à terme les standards internationaux. Les dernières observations rendent cet optimisme raisonnable. Ce qui est sûr, c’est que ce pays est appelé à jouer un rôle de premier plan sur le continent africain et partant, la scène internationale.
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