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Christian MWANDO NSIMBA KABULO, ministre du Plan de la RD CONGO, à Paris devant le CIAN : « Notre gouvernement redouble d’efforts pour créer un cadre propice aux investissements »

28 novembre 2022
Christian MWANDO NSIMBA KABULO, ministre du Plan de la RD CONGO, à Paris devant le CIAN : « Notre gouvernement redouble d'efforts pour créer un cadre propice aux investissements »
À l’initiative conjointe du CIAN, de l’ANAPI et des autorités de la République démocratique du Congo, une importante rencontre de niveau ministériel s’est tenue vendredi 25 novembre à Paris, sur le thème : « Investir en RD Congo ». L’occasion de découvrir les formidables avancées d’un pays très dynamique et qui exprime son désir de coopération accrue avec la France.

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par Alfred MIGNOT, AfricaPresse.Paris (APP)
@alfredmignot | @africa_presse

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Directeur adjoint pour la diplomatie économique au ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, David IZZO, récemment encore ambassadeur de France au Mozambique, s’est félicité de l’importance de la délégation congolaise de haut niveau, ainsi que du dynamisme de l’écosystème français en RD Congo, avec plusieurs implantations de la CCI bilatérale – à Kinshasa, Lubumbashi et Goma – ainsi que la présence de Business France, de Proparco-AFD, de la CCI Paris IDF…

Cependant, relève-t-il, « les relations économiques entre nos deux pays restent modestes malgré tout. Elle s’élevaient à 271 millions d’euros en 2021, faisant de la République démocratique du Congo notre cinquième partenaire commercial dans la région. » Mais, positive David IZZ0, cela « nous laisse une marge de progression intéressante pour les prochaines années », d’autant que le commerce entre nos deux pays a augmenté de plus de 60 % depuis 2014, avec une forte croissance des exportations congolaises.

Se félicitant de la contribution des entreprises françaises à la mise en valeur des ressources minières et énergétiques du pays, David IZZO a souligné les avancées de celui-ci en termes de transparence de l’activité des industries extractives.

M. David IZZO, Directeur adjoint pour la diplomatie économique au ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, durant son intervention. À sa droite, Mme Sandrine SORIEUL, Directrice générale du CIAN. © AM/APP

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« Un contexte favorable
à de nouveaux partenariats »

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Il a également mis en avant la disponibilité et la capacité des entreprises françaises à « accompagner les autorités, si c’est un souhait du gouvernement de la RDC, pour mettre en place des outils de vigilance particulièrement adaptés face au développement des monnaies électroniques qui ouvrent la porte à des détournements ».

Citant aussi Schneider Electric, spécialisé dans l’électrification des milieux ruraux, et Total, qui soutient l’activité économique congolaise grâce à son réseau de stations-services, le deuxième plus important du pays, David IZZO s’est dit « convaincu que ce contexte est favorable à l’émergence de nouveaux partenariats entre nos deux pays », précisant que « le type d’entreprises et le type de partenariat économique et commercial que l’on souhaite développer avec la RDC comme avec les autres pays de la région et ailleurs, est « la mise en place d’entreprises avec un haut niveau en matière de responsabilité sociale, entrepreneuriale et environnementale (…)

Je crois que c’est un élément important qui permettra aux entreprises françaises de se différencier d’autres concurrents économiques et commerciaux, notamment asiatiques. Je crois que la politique d’exportation, la politique commerciale que nous souhaitons mettre en œuvre dans un cadre qui doit être évidemment gagnant-gagnant, doit pouvoir avoir des retombées positives en matière de formation et d’employabilité de la jeunesse, en matière de développement des compétences, en matière de transfert des technologies, en matière de formation.
Et je crois que c’est une des richesses de l’écosystème entrepreneurial français que d’avoir des acteurs économiques qui s’engagent, qui vont au-delà des simples aspects commerciaux de la relation bilatérale et qui sont présents dans la durée en RD Congo . »

Intervention de S. E. Mme Isabel TSHOMBE, ambassadrice de la RD Congo en France. © AM/APP

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« Depuis plusieurs années,
une dynamique est en marche »

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Pour S. E. Mme Isabel TSHOMBE, ambassadrice de la RD Congo en France, « le défi qui nous paraît aujourd’hui essentiel est celui de la diversification économique et du développement inclusif et durable, afin que mon pays valorise pleinement ses remarquables atouts et reste maître de son destin.
Le mot cardinal de ce vaste et exaltant dessein me semble être la confiance. (…) Elle passe largement par l’amélioration concrète et durable du climat des affaires et du système judiciaire qui en est le garant préalable premier, avec la stabilité intérieure de l’investissement créateur d’emplois et de richesses dans l’agriculture, le tourisme ou encore dans le corridor de transport très stratégique qui prendra sa pleine dimension avec le développement du port en eau profonde de Banana et Matadi », à l’embouchure du fleuve Congo.

Depuis plusieurs années maintenant, une dynamique est en marche. Elle se traduit, estime l’ambassadrice, par le fait que « le Président de la République a progressivement mis en place, depuis 2018, les priorités des politiques sectorielles. Ces instruments visent une meilleure prise en charge des priorités stratégiques sectorielles, ainsi que leur mise en cohérence pour rester en phase avec les objectifs généraux du développement à moyen et long terme. »

Mme TSHOMBE estime aussi que « les partenariats public privé et les investissements dans les secteurs des infrastructures, de la santé, de l’éducation, de l’agro-business ainsi que l’exploitation des ressources naturelles axée sur la transformation de la production sont les clés du développement en RDC. » Pour y parvenir, elle formule le souhait « que cette amitié franco-congolaise se consolide, voire se cristallise autour des dimensions économique, politique et de responsabilité sociétale. »

Une vue de la salle durant l’intervention de SE M. Christian MWANDO NSIMBA KABULO, ministre d’État, ministre du Plan de la RD CONGO. © AM/APP

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La plus forte croissance
des pays de la sous-région

La riche intervention de SE M. Christian MWANDO NSIMBA KABULO, ministre d’État, ministre du Plan, aura surpris plus d’un participant, tant, à l’écouter, on comprenait l’immense potentiel de la RD Congo, potentiel stimulé par les nombreuses réformes accomplies ou en passe de l’être.

Ainsi le ministre a-t-il mis en exergue la tendance positive de la croissance, malgré le ralentissement momentané, dû à la Covid19 : « La croissance du PIB, qui se situait à 4,4 % en 2019, a connu un repli à 1,7 % en 2020 avant de rebondir à 6,2 % en 2021 et projetée à 6,6 % en 2022 et 6,7 % en 2023. Cette croissance est supérieure à la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne, qui devrait passer de 4,7 % en 2021 à 3,6 % en 2022 et de 3,7 % en 2023, selon les estimations du Fonds monétaire international d’octobre 2022.

La croissance en RDC continue d’être portée par l’industrie extractive. Toutefois, des efforts de diversification de l’économie sont en cours et le gouvernement est déterminé à accroître les investissements dans l’industrie manufacturière et le secteur agricole afin d’accélérer la transformation structurelle de l’économie.

À cet effet, le gouvernement est résolu à maintenir un cadre macroéconomique stable et à redoubler d’efforts pour améliorer la gouvernance afin de créer un cadre propice aux investissements. En particulier, nous entendons intensifier la lutte contre la corruption, réduire les tracasseries administratives et policières et améliorer significativement les services d’infrastructure, notamment en matière de transport et d’énergie. C’est dans ce cadre que le gouvernement a entrepris un vaste programme de réformes visant l’assainissement de l’environnement des affaires, parmi lesquelles nous pouvons citer la réforme de la justice, la mise en place d’un guichet unique de la création d’entreprise, la libéralisation du secteur des assurances et celui de l’électricité. L’adoption et la promulgation de la loi relative au PPP, le partenariat public privé. »

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Une profusion de lois pour améliorer
l’environnement des affaires

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De nombreuses autres lois ont également été promulguées, concourant elles aussi à l’amélioration du climat des affaires, détaille SE M. Christian MWANDO NSIMBA KABULO : « Loi sur la sous-traitance ; loi fixant le régime des zones économiques spéciales et loi sur le crédit bail ; mise en place d’un cadre permettant l’accélération, la clarification et la simplification du processus de l’obtention du permis de construire ; mise en place d’un guichet unique intégral du commerce extérieur ; clarification du rôle de la Direction générale des impôts dans les procédures de collecte des impôts ; simplification de la nomenclature des taxes parafiscales ; simplification des procédures de l’importation des biens et des marchandises au cordon douanier par la mise en place du guichet unique des importations ; adhésion de la RDC à l’OHADA ; création des tribunaux de commerce ; mise en place d’un comité de règlement des différends commerciaux ; endossement par le gouvernement de la RDC du temps de travail de L’initiative pour la transparence dans les industries extractives ; ratification de l’accord portant création de la zone de libre échange continentale africaine ; la révision du code des investissements et le renforcement de l’Agence nationale de promotion des investissements… »

Antony NKINZO, Directeur général de l’ANAPI, lors de son intervention-fleuve, mais… captivante ! © AM/APP

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Une reconnaissance
internationale

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Résultat de tous ces efforts : les agences de notation internationales Standard and Poor’s et Bloomfield Investment Corporation ont significativement amélioré la notation de la RD Congo, permettant au pays de renouer les relations avec les institutions de Bretton Woods. En particulier, « le conseil d’administration du FMI a approuvé un accord de 36 mois au titre de la Facilité élargie de crédit FEC en janvier 2022, avec un accord au niveau des services, permettant ainsi l’accès de la RDC à de multiples financements internationaux » se réjouit le ministre.

À vrai dire, certains participants à la rencontre ont pu se sentir un peu abasourdis par cette longue liste d’actions témoignant du dynamisme du pays, sentiment renforcé par la longue intervention – autour de 45 minutes – de l’excellent Antony NKINZO, Directeur général de l’ANAPI, l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements de la RD Congo, tandis que les autres personnalités livraient elles aussi des prestations de haut niveau, comme SE Mme Claudine NDUSI M’KEMBE, Ministre de l’Emploi, du travail et de la Protection sociale, ou encore SE M. Jean-Claude MABENZE, Gouverneur de la Province du Sud-Ubangi, ainsi que les entrepreneurs français qui ont témoigné de leur réussite en RD Congo : M. Pierre-Marie RELECOM, Fondateur Relecom&Partners (défis énergétiques) ; M. Kamahunda MULAMBA, Sud Axe Partners (accompagnement des entreprises en RDC) ; Témoignage de M. Yvon GASTANO, directeur des opérations de Valauris, avec la participation de M. Arnaud KREMER, président de la Commission Sûreté du CIAN.

Modérée par Étienne GIROS, Président du CIAN, la séquence témoignage d’entrepreneurs français (liste ci-dessus) actifs en RD Congo. © AM/APP

Au final, on peut affirmer sans réserve qu’au terme de cette matinale parisienne qui s’est déroulée au siège de la Fédération nationale des Travaux publics, l’objectif des organisateurs de « donner une meilleure image de la RD Congo » était largement atteint. Une bonne chose pour l’ensemble de la communauté d’affaires francophone, car la RD Congo, avec ses presque 100 millions d’habitants, « est le plus important pays francophone au monde », comme s’est plu à le rappeler Étienne GIROS, Président du CIAN, le Conseil français des investisseurs en Afrique.

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DE NOTRE CMAAP 6 du 9 novembre 2022

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Une vue de la salle pendant la conférence. © Frederic Reglain

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