Cheikh Ahmed Ould Mohamed / Les perspectives et les obstacles à surmonter pour atteindre 100 % d’énergies renouvelables en Mauritanie à horizon 2030
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Une contribution de Cheikh Ahmed Ould Mohamed
Ingénieur
Chef du service Etudes et Développement de l’établissement portuaire
de la Baie du Repos de Nouadhibou (Mauritanie)
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Les énergies renouvelables permettent d’envisager une réelle indépendance énergétique et d’éviter les chocs économiques imprévus résultant de la hausse ou de la baisse soudaine des prix du pétrole. Malgré les capacités et les ressources variables de notre pays, l’option des énergies renouvelables et la diversification de leurs sources paraissent incontournables si l’on veut parvenir à un développement durable. Malgré l’importance économique et environnementale de ces sources renouvelables, le processus de transition à partir de leurs homologues épuisables (pétrole et gaz naturel) n’est pas, pour notre pays, une tâche facile, tant sur les plans économique et financier que technologique et même politique. Si le développement de cette nouvelle approche est assez avancé en de nombreux pays du monde, il l’est beaucoup moins chez nous, comme d’ailleurs en de nombreux pays arabes et du Tiers-Monde.
Notre pays n’en a pas moins développé plusieurs stratégies liées aux conditions et capacités à promouvoir l’utilisation des technologies des énergies renouvelables, en fixant des programmes et des objectifs avec des échéances précises, malgré les nombreux défis auxquels ils peuvent être confrontés.
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Comment favoriser l’usage
des énergies renouvelables ?
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Sur la base de ce qui précède, la problématique suivante peut être posée : dans quelle mesure la stratégie de notre pays peut-elle réussir à développer l’usage des énergies renouvelables et accroître leur contribution au bilan énergétique, compte-tenu de l’actuelle prédominance quasi-absolue des énergies traditionnelles ?
Afin de répondre au problème, nous aborderons notre recherche selon trois axes principaux : introduction aux économies énergétiques ; potentiel des énergies renouvelables et sa place dans le bilan énergétique de notre pays ; perspectives d’avenir de leurs technologies.
L’énergie renouvelable est celle générée à partir d’une source naturelle inépuisable, disponible partout à la surface de la terre et facilement convertible en énergie.
Pérennes et respectueuses de l’environnement, ces énergies se distinguent de leurs homologues non renouvelables, autrement dit limitées et épuisables, stockées le plus souvent sous le sol et qui ne peuvent être utilisées qu’après intervention humaine pour les en extraire.
En outre, les déchets de celles-ci polluent l’environnement, tandis que celles-là sont propres et non polluantes. On divise les énergies renouvelables en deux parties : dites « conventionnelles », les premières relèvent de la biomasse : bois, résidus de cultures agricoles et déjections animales ; et de longue date à usages domestiques, notamment en tant que combustible de cuisine.
Cette biomasse occupe une position particulière en raison de son importance extrême dans les pays en développement. La majorité des populations en dépendent quotidiennement, surtout dans les pays chauds et humides où la végétation est abondante. Les secondes s’appuient sur une technologie de pointe et des équipements complexes pour produire de l’énergie électrique et thermique. L’intérêt mondial à leur égard a débuté après la première crise énergétique de 1973 et s’est concentré sur six de leurs manifestations : solaire, éolienne, hydroélectrique, géothermique, marémotrice et biocarburants.
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Un fabuleux potentiel
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La Mauritanie a élaboré une stratégie dite « Vision 2030 »visant notamment le 0 % d’émissions de carbone à partir de 100% d’énergies renouvelables. Un ensoleillement pratiquement constant et des vents soutenus toute l’année, 750 kilomètres de vagues déferlantes sur les rives de l’océan Atlantique : telles sont les capacités naturelles de la Mauritanie à cette fin.
Mais ce n’est que tardivement que nos gouvernants ont pris conscience de ce fabuleux potentiel : il y a une dizaine d’années encore, parler d’énergies renouvelables ne faisait pas partie des politiques générales de développement du pays qui souffrait pourtant à subvenir à ses besoins.
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Le bond en avant : déjà 38 %
d’énergies renouvelables
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Il y a à peine sept ans, l’État inaugurait la centrale solaire photovoltaïque Sheikh Zayed à Nouakchott. Elle produit aujourd’hui 15 méga watts. C’était à l’époque le plus grand projet d’énergie solaire en Afrique et de la première centrale solaire à produire de l’électricité à l’échelle des installations du pays dont la capacité du réseau électrique atteint 25 409 mégawatt/heure par an. Les énergies renouvelables en Mauritanie ont stimulé les performances du mix électrique et cinq projets importants actuellement en exploitation ou en préparation nous donnent à attendre d’heureuses performances énergétiques propres.
On peut donc dire que la Mauritanie a réalisé dans les faits un bond en avant dans le taux de contribution des énergies renouvelables au cours des dernières années, passant de 0 % en 2008 à 38 % ces derniers temps, et les susdits cinq projets devraient singulièrement l’augmenter. On envisage atteindre 50 % d’ici la fin de la décennie en cours.
Les plus importants projets d’énergie renouvelable en Mauritanie oscillent actuellement entre deux d’hydrogène vert, deux d’énergie solaire et un d’énergie éolienne. Les deux d’hydrogène vert s’appuient des caractéristiques différentes.
Le premier projet Aman - entretient le très ambitieux objectif de produire dix millions de tonnes d’ammoniac vert par an. Établi conjointement entre le gouvernement mauritanien et la société britannique Chariot ; le second projet - Nour - aspire à exporter vers le port néerlandais de Rotterdam environ 600 000 tonnes d’hydrogène. En ce qui concerne l’énergie solaire, l’usine de Toujounine contribue à éliminer 57 000 tonnes d’émissions de dioxyde de carbone et son coût est de 35 millions de dollars. L’autre projet - ferme solaire Clima - tend à développer une technologie différente.
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Plan stratégique et
recommandations
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Si le développement de son potentiel énergétique permet aujourd’hui au pays de fournir à sa population de meilleurs services, il convient de prendre en compte quelques recommandations-clés, notamment : reconnaître l’énergie renouvelable comme un élément essentiel de l’avenir du pays ; promouvoir l’idée que le renouvelable, dans le cadre d’un système de diversification des ressources énergétiques, est un produit supérieur et plus commercial ; promouvoir la compréhension des aspects techniques et économiques d’une mise en place des aménagements liés à ce type d’énergie ; construire l’infrastructure nécessaire pour équiper toutes les régions des installations appropriées ; aligner les processus réglementaires, les rendre plus efficaces, afin d’améliorer l’accès de la population à cette énergie, et soutenir toutes les initiatives en ce sens.
Il est nécessaire d’établir un plan stratégique pour porter le taux de participation des énergies renouvelables à 100 % de la consommation nationale à l’horizon 2030 et assurer, via l’énergie solaire, l’électrification des foyers ruraux difficilement accessibles au réseau national.
À cet égard, je suggère à l’État que des encouragements fiscaux soient accordés aux sociétés qui investissent dans le développement de ces énergies : par exemple, exonération jusqu’en 2030 de l’impôt général sur leur revenu. Signalons ici que les équipements utilisant les énergies renouvelables sont déjà exonérés. Et, certes, de telles mesures sont de nature à booster le recours à celles-ci.
Quelques obstacles doivent être levés si nous voulons atteindre les objectifs fixés. L’accès à l’investissement demeure un élément important du développement du secteur ; la régulation de celui-ci et l’amélioration du cadre réglementaire devraient contribuer à attirer des capitaux privés dans les technologies dites « propres » en faveur des ménages et des industries. La faiblesse des investissements constitue aussi un obstacle majeur au développement des susdites technologies propres.
La sensibilisation et la formation des utilisateurs sont indispensables pour les vulgariser. Il serait aussi utile de prévoir un appui ou susciter un marché local de prestations de services développant une filière d’initiatives privées concernant toutes les activités liées à ces technologies. Le cadre institutionnel doit être renforcé pour inciter à des initiatives pertinentes en faveur de l’accès à l’énergie renouvelable. Je conclurai simplement en disant que la levée de toutes ces contraintes contribuera à réduire la pauvreté et à atteindre les objectifs d’un développement vraiment durable, préservant concrètement l’environnement.
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LA XVe CONFÉRENCE DES AMBASSADEURS AFRICAINS DE PARIS se tiendra le MARDI 26 NOVEMBRE 2024, à partir de 17 h, au Conseil supérieur du Notariat, 60 boulevard de La Tour-Maubourg, 75007 Paris, sur le thème :
« Les réalisations et projets de réseaux ferrés,
infrastructures d’avenir pour l’Afrique »
infrastructures d’avenir pour l’Afrique »
> SEM Alaa YOUSSEF, Ambassadeur d’Égypte
> SE Mme Samira SITAÏL, Ambassadeure du Maroc
> SEM Mohamed Yahya TEISS, Ambassadeur de Mauritanie
> SE Mme Guilhermina PRATA, Ambassadeure de l’Angola
ont déjà confirmé leur participation au panel.
Candidats panélistes experts et entreprises sponsors souhaitant participer, faites-vous connaître auprès de : contact@africapresse.paris
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