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# CPCCAF 50e / Shadiya ASSOUMAN, Ministre de l’Industrie et du Commerce du Bénin : « Donnons une nouvelle dynamique à la Francophonie économique ! »

14 mai 2023
# CPCCAF 50e / Shadiya ASSOUMAN, Ministre de l'Industrie et du Commerce du Bénin : « Donnons une nouvelle dynamique à la Francophonie économique ! »
Rentrée en 2016 au Bénin, Shadiya ASSOUMAN fait partie de cette nouvelle génération de femmes politiques qui veulent changer le Continent, et parle déjà d’un « rêve béninois » ! Quand elles se réunissent, comme ici à Cotonou, pour le 50e anniversaire de la CPCCAF, « les entreprises francophones sont une réelle force d’attractivité », assure-t-elle.

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Un entretien exclusif de notre envoyé spécial à Cotonou (Bénin),
Bruno FANUCCHI, pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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APP - Les différentes Rencontres d’Affaires Francophones et Africaines (RAFA) qui viennent de se dérouler à Cotonou à l’initiative de la CCI du Bénin, et à l’occasion du 50e anniversaire de la CPCCAF sont-elles à la hauteur de vos espérances pour l’économie du pays ?

Shadiya ASSOUMAN – Cela prouve l’intérêt du monde des affaires pour le Bénin. Nous avons été ravis de ces trois jours de travaux et de Rencontres entre deux mondes, africain et européen, qui doivent en faire un seul à travers la langue française. Nous avons été vraiment ravis d’accueillir à Cotonou quelque 180 entreprises inscrites, dont le tiers d’entre elles viennent d’Europe, et nous avons eu ici plusieurs centaines de rendez-vous en B2B, dont nous évaluerons bien entendu d’ici quelques mois la qualité en fonction des suites et retombées économiques.

APP - « Vive la Francophonie économique ! », c’est par ces mots que vous avez conclu votre intervention, lors de la cérémonie d’ouverture des Rencontres. Comment transformer cette belle idée de Francophonie économique et lui donner vie sur le Continent ?

Shadiya ASSOUMAN – Je pense que ces Assises de Cotonou font partie des outils qui manquaient à cette Francophonie économique, à cette dynamique créée par les présidents Léopold Sedar Senghor, Félix Houphouët-Boigny et Georges Pompidou le 11 mai 1973, il y a tout juste 50 ans. L’objet de ces Assises était aussi de faire le bilan de ces 50 ans d’activité et de donner une nouvelle dynamique à cette Francophonie économique puisque tous les moyens et les outils sont là.

Quand les entreprises francophones se réunissent aujourd’hui pour parler affaires, elles ont un réelle force d’attractivité puisqu’il y avait également cette semaine à Cotonou un certain nombre d’entreprises provenant de pays qui ne sont pas francophones et nous ne pouvons que nous en féliciter.

Nous sommes persuadés que toutes ces discussions et rencontres porteront des fruits et ne resteront pas sans lendemain, comme trop souvent par le passé de beaux discours sont restés sans suite. C’est pourquoi j’ai parlé de Francophonie économique et celle-ci doit avoir aujourd’hui des résultats concrets. De tous ces travaux et rencontres sortiront en effet des idées nouvelles et concrètes qui seront soumises aux chefs d’État lors du prochain Sommet de la Francophonie, qui se tiendra au Château de Villers-Cotterêts, en France, en 2024.

Christophe EKEN, Président de la CPCCAF, saluant Mme Shadiya ASSOUMAN, Ministre de l’Industrie et du Commerce du Bénin © DR

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« Les réformes entreprises permettent
aux investisseurs de venir en toute sécurité »

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APP - Le Bénin est aujourd’hui une « terre d’opportunités », assurez-vous. À la tête d’un ministère clé comme celui de l’Industrie et du Commerce, qu’entendez-vous par là ?

Shadiya ASSOUMAN – Depuis l’avènement du Président Patrice Talon en 2016, le Bénin est en effet devenu une terre d’opportunités économiques. Je pense que les sourds ont entendu et les aveugles ont vu la transformation réelle et structurelle qui s’opère dans l’économie béninoise et la transformation même de la vie, en général, au Bénin.

Cette dynamique en cours a été impulsée par le Président Talon, au travers déjà de deux programmes quinquennaux de développement et d’action du gouvernement, et que nous mettons en œuvre. Grâce à ces deux programmes (courant sur 2016/2021 et 2021/2026), nous avons bien des réformes structurelles qui ont transformé le monde des affaires.
C’est pourquoi je dis et répète que le Bénin est une terre d’opportunités, car le Bénin se construit et nous avons là des opportunités pour participer à sa construction. Les nombreuses réformes entreprises pour stabiliser et sécuriser le pays permettent aux investisseurs de venir ici en toute sécurité.

APP - Comme dans la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé, par exemple ?

Shadiya ASSOUMAN – Exactement. Inaugurée en février 2020, c’est une grande zone industrielle, qui s’étend sur 1 600 hectares sur la commune d’Abomey-Calavi, où de nouvelles entreprises s’installent tous les jours.
En marge de la visite du Président Emmanuel Macron en juillet dernier au Bénin, où il était alors accompagné par une importante délégation ministérielle et de nombreux hommes d’affaires, j’avais fait visiter le site à mon homologue français Olivier Becht, ministre délégué au Commerce extérieur.
Avec mes collègues du gouvernement, nous avons eu mis sur pied un groupe de travail pour permettre à ces investisseurs français d’opérer sur cette Zone économique spéciale de Glo-Djigbé et de jouer leur partition dans la révolution industrielle que nous y menons.

APP – Mais au-delà d’une révolution industrielle, ne parlez-vous pas aujourd’hui d’un « rêve béninois » ?

Shadiya ASSOUMAN – Après le « rêve américain » d’autrefois, où chacun pouvait s’installer aux États-Unis, faire son petit bout de chemin et s’en sortir, je crois qu’il existe un « rêve béninois » car c’est comme cela aujourd’hui au Bénin. Les investisseurs peuvent venir car tous les outils sont là. Le climat des affaires permet de s’installer, de construire, de bâtir et de gagner de l’argent. C’est cela le « rêve béninois ».

APP - Mais quels sont aujourd’hui les secteurs porteurs et prioritaires pour les investisseurs étrangers ?

Shadiya ASSOUMAN – Le premier secteur porteur, c’est l’agriculture et l’agro-industrie, et c’est l’une des raisons d’être précisément de la zone économique spéciale de Glo-Djigbé pour la transformation des matières agricoles – comme le soja, la noix de cajou, le beurre de karité, etc. – sur place. C’est la grande nouveauté depuis 2016. On n’avait jamais eu une Zone économique aussi grande et une industrie aussi dynamique.

À partir du 1er avril 2024, nos produits de rente ne pourront plus être exportés bruts car notre ambition est d’interdire ce type d’exportation. Pour le coton aussi, nécessaire à tout ce qui est tissage, nous sommes en train de prendre nos dispositions pour que la transformation se fasse également sur place et qu’à l’image de nos principaux produits agricoles, il prenne ici une véritable valeur ajoutée avant l’export.

Nous avons également le Port autonome de Cotonou qui se modernise avec de grands travaux car il n’y a pas de commerce sans infrastructures. Cela va veut dire que la production et l’export de tous ces produits transformés à valeur ajoutée se fera plus facilement. Il y a donc de la place ici pour tout ce qui est industrie de produits de grande consommation.

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« Je suis rentrée au Bénin dès 2016
à l’avènement du Président Patrice Talon »

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APP – Votre pays n’est-il pas aussi engagé dans une importante transformation digitale ?

Shadiya ASSOUMAN – Nous sommes en effet dans une dynamique de gouvernement intelligent. Tout ce qui est « e.services » se modernise et est, bien évidemment, au cœur du programme d’action gouvernemental. Nous suivons la marche du monde et le Bénin n’est pas en reste dans la modernisation de ses institutions, de son administration et de son gouvernement. Voilà les principaux chantiers ouverts aux investisseurs, en plus de ce que vous voyez comme transformation des infrastructures.

APP - Quelles sont les dernières mesures concrètes prises par votre gouvernement pour l’amélioration du climat des affaires ?

Shadiya ASSOUMAN – Je ne vais pas vous faire d’annonces car ce n’est pas trop le style de notre gouvernement de faire des annonces si on ne peut pas leur donner suite dans l’immédiat... Mais nous avons déjà engagé des réformes pour que le climat des affaires soit sécurisé en termes de digitalisation, de sécurisation des circuits financiers...

Pour tous ceux qui viennent investir dans cette zone économique spéciale, il y a des demandes d’allègement et nous leur accordons des facilités sans être pour autant un « paradis fiscal » car nous ne faisons pas partie de ce genre de pays.

APP – Quand on vous a proposé d’être ministre en 2019, comment cela s’est-il passé ?

Shadiya ASSOUMAN – Après avoir passé vingt ans à Paris, je suis rentrée au Bénin en 2016 à l’avènement de Patrice Talon à la tête du Bénin. Quand il a dévoilé le programme d’action de son gouvernement en novembre 2016, je me suis dit en effet : « c’est le bon moment pour rentrer, il y a trop d’opportunités à Cotonou pour rester ici à Paris ». Je suis donc rentée au pays car je croyais dès 2016 en l’avenir et en la vision de cet homme-là, sans imaginer encore qu’il m’inviterait à rejoindre son équipe gouvernementale en septembre 2019, comme ministre de l’Industrie et du Commerce.

APP - Un dernier mot en hommage au 50e anniversaire de la CPCCAF... ?

Shadiya ASSOUMAN – Je souhaite surtout à la CPCCAF (Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones) de rester dynamique et de ne pas devenir au bout de 50 ans une fois de plus une de ces institutions créées au lendemain des indépendances et qui n’ont pas survécu car elles n’ont pu suivre la marche du monde.

La CPCCAF se doit de rester dynamique et de suivre le mouvement de la transformation du monde. Qu’elle puise s’adapter très vite au rythme de cette marche en termes d’opportunités et de réformes, permettant à toutes les générations de s’y retrouver. J’aimerais bien que tous ceux qui ont moins de 50 ans, comme moi, puissent trouver en son sein les outils et les opportunités d’affaires.

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Agenda Marseille, 15-16 mai / « Nouvelles ressources, ambitions et technologies » au IIe Forum EUROPAFRIQUE La Tribune - La Tribune Afrique

L’Afrique fait de plus en plus entendre sa voix et s’impose comme un partenaire de référence des grandes puissances économiques. Alors, quel avenir pour l’Afrique et quelle coopération avec l’Europe ? Tel est le thème de la IIe édition du Forum EUROPAFRIQUE de La Tribune et La Tribune Afrique, lundi 15 mai au Mucem, et mardi 16 au Palais du Pharo, à Marseille.

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ET AUSSI, le 16 mai

ET AUSSI, le 15 mai

INFOS PRATIQUES

Palais du Pharo - 58, boulevard Charles Livon
13007 MARSEILLE

Bus : n°83 (direction Rond Point du Prado) ou les bus n°82 et n°82S (direction Pharo/Catalans), 4e arrêt « le Pharo »

Métro : ligne M1 « La Rose – La Fourragère » (ligne bleue) en direction de La Fourragère. Descendre à l’arrêt « Vieux-Port / Hôtel de ville »

Parking privé : Q-Park Pharo – 75 Imp. Clerville, 13007 Marseille

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