CMAAP 8 / Lucia PETRY, Présidente BPL Global - France : « En Afrique comme dans le reste du monde, on trouve toujours des solutions pour sécuriser les contrats internationaux face aux risques politiques »
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Par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse
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« Leader mondial dans le courtage en matière d’assurance des risques de crédit et des risques politiques, BPL Global est une société anglaise. Fondée il y a quarante ans, notre maison mère est basée à Londres et sa filiale française – que je préside – a été créée il y a plus de vingt ans. Accompagnant depuis plus de vingt ans les exportateurs Français dans leurs projets internationaux, nous avons un focus naturel sur le continent africain que nous connaissons très bien », précise d’emblée Lucia PETRY, en donnant quelques chiffres qui témoignent de son activité et donnent déjà le tournis.
« En 2022, nous avons facturé +/- 560 millions USD de primes d’assurance. Au 17/01/2023, notre portefeuille d’encours de risques, c’est-à-dire les risques politiques que nous avons actuellement couverts en portefeuille, atteignaient un peu moins de 70 milliards USD et les montants indemnisés depuis la création de BPL Global en 1983 représentent un peu plus de 3 milliards USD ». Le décor est ainsi planté !
« Le risque politique, précise Lucia PETRY, c’est un marché dynamique, mais peu connu. L’assurance des risques politiques est une assurance de niche, en quelque sorte à la frontière entre l’assurance, la finance et le droit », mais ce marché paraît presque infini, surtout en période de crises.
Mme Lucia PETRY, Présidente de BPL GLOBAL France, durant son intervention. À son côté, M. Emmanuel PEZÉ, Vice-Président Afrique et Moyen Orient de TINUBU, et Mme Læticia BALOU, Présidente LB Global Consulting. © F. Reglain.
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« Nous rédigeons
des contrats sur mesure »
« Nous rédigeons
des contrats sur mesure »
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Or, depuis la crise sanitaire, se plaît-elle à souligner, « on vit dans un monde où la géopolitique est relativement instable et le marché des risques politiques répond favorablement à des besoins de flexibilité : nous rédigeons donc des contrats sur-mesure ».
Extrêmement précise, la patronne de BPL Global France connaît son sujet sur le bout des doigts. « Aujourd’hui une soixantaine d’assureurs sont capables d’être mis en concurrence au bénéfice des exportateurs et, in fine, au bénéfice des échanges commerciaux des pays que vous représentez lors de cette Conférence des Ambassadeurs », lance-t-elle ainsi à l’adresse des diplomates présents. Ce qui signifie, insiste-t-elle encore, que « malgré les sirènes des médias, il y a toujours des solutions qui permettent de favoriser les échanges internationaux et de ne pas snober ces échanges commerciaux ». Quelques-uns de ces assureurs sont en France, mais la grande majorité sont à Londres car le marché des risques politiques, c’est encore avant tout les Syndicats du Lloyd’s de Londres.
Concrètement, on peut ainsi « sécuriser des contrats à l’international » dans des domaines aussi différents que l’ingénierie, la défense, des contrats de livraison ou encore des contrats d’exploitation avec des problématiques d’investisseurs quant à l’exploitation d’un actif dans un pays étranger... Car ce genre de courtiers s’intéressent aussi bien aux exportateurs qu’aux investisseurs et entendent avoir la capacité de couvrir tous les risques.
Pour les investisseurs, par exemple, « on va s’intéresser davantage à des problématiques qui touchent le bilan de la maison mère que l’on protège contre des risques de type confiscation, expropriation, non-transfert des dividendes vers le pays de la maison-mère ou encore inconvertibilité des devises ». Cette liste est loin d’être exhaustive !
Une vue de salle de conférences de l’Académie des Sciences d’Outre-mer durant l’intervention de Mme Lucia PETRY, le 14 avril 2023. © F. Reglain
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« Ce sont des polices d’assurance
à hauteur de plusieurs millions d’euros »
« Ce sont des polices d’assurance
à hauteur de plusieurs millions d’euros »
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« Encore une fois, insiste-t-elle, quel que soit le type de produits d’assurance que l’on veut mettre en place, l’objectif et la réalité de notre marché, c’est une grande flexibilité, des solutions sur mesure, négociée auprès des assureurs, lesquels auront, pris individuellement, une manière particulière d’apprécier le risque. En d’autres termes, on peut avoir sur un pays qui n’est pas forcément très risqué des difficultés à couvrir une opération simplement parce que ce pays – à propos duquel les exportateurs ont été particulièrement friands, d’où des échanges commerciaux très importants – sera surexposé. Et cette surexposition signifie qu’il n’y a plus assez de capacités financières, c’est-à-dire l’enveloppe dont dispose chaque assureur pour couvrir une opération ».
En résumé, rappelle-t-elle, « les risques politiques, ce sont des risques catastrophiques et nous sommes donc sur des polices d’assurance à hauteur de plusieurs millions d’euros qui n’ont rien à voir avec un simple dégât des eaux ! »
Et la Présidente Lucia PETRY de rappeler pour conclure les généralités de fonctionnement du système, pour que tous gardent bien cela en tête : « Lorsque l’on met en place des polices d’assurance, et que vous faites une demande d’indemnisation, voilà la façon dont fonctionne le processus : vous avez un délai constitutif de sinistre de 180 jours et un certain nombre d’obligations à respecter. Pourquoi 180 jours ? C’est une expérience de marché parce que l’on est sur des contrats internationaux et il peut survenir des problématiques qui retardent l’exécution du contrat et donc l’exécution des paiements – sans pour autant qu’il y ait de véritables difficultés et, in fine, une réclamation au titre du contrat et au titre de la police d’assurance. D’où les 180 jours. Les entreprises ainsi indemnisées verront ensuite les assureurs exercer leur droit de subrogation, mécanisme fondamental en droit des assurances, permettant aux assureurs de pouvoir récupérer leurs billes dans le cadre, notamment, de la juridiction du contrat garanti ». CQFD : une démonstration très applaudie !
EN SAVOIR PLUS :
www.bpl-global.com
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Les personnalités du panel et quelques autres ayant participé à notre VIIIe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris (de gauche à droite sur le photo) : S. E. M. Alaa YOUSSEF, Ambassadeur d’ÉGYPTE ; M. Alfred MIGNOT, Président AfricaPresse.Paris, concepteur et modérateur des CMAAP ; S. E. M. François NKULIKIYIMFURA, Ambassadeur du RWANDA ; Mme Lucia PETRY, Présidente de BPL Global France ; M. É tienne GIROS, Président du Cian ; Mme Læticia BALOU, Présidente de LB Global Consulting ; S. E. M. Ayed Mousseid YAHYA, Ambassadeur de DJIBOUTI ; M. Zied LOUKIL, Associé Mazars France ; S. E. M. Vijayen VALAYDON, Ambassadeur de MAURICE ; M. Emmanuel PEZÉ, Vice-Président Afrique et Moyen Orient de TINUBU. © F. Reglain
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