CAAP 14 / SEM Samir Addahre, Ambassadeur du Maroc à l’Unesco : « La culture s’impose aujourd’hui comme un levier fondamental de la diplomatie »
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par Alfred MIGNOT pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse
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S’adressant à un auditoire de diplomates, d’entrepreneurs et d’experts du secteur culturel, Samir Addahre a laissé de côté son discours préparé pour adopter un ton plus personnel. « Le plus intéressant dans ce genre d’exercice, c’est surtout l’échange », a-t-il déclaré en introduction, affirmant que les expériences partagées et les interrogations soulevées par les participants sont essentielles pour nourrir le débat diplomatique.
La diplomatie culturelle, un levier
indispensable dans un monde en mutation
SEM Samir Addahre a mis en avant le rôle déterminant de la diplomatie culturelle dans la coopération entre l’Afrique, la France et les pays du Golfe. Après avoir occupé des postes d’ambassadeur bilatéral en Belgique et en Grèce, c’est à l’Unesco qu’il a pleinement saisi la puissance de cet outil diplomatique, a-t-il confié. « Pendant des années, la culture a été le parent pauvre des relations internationales, mais face aux tensions identitaires, religieuses et aux incompréhensions entre les peuples, la culture s’impose aujourd’hui comme un levier fondamental de la diplomatie », a-t-il souligné.
Dans le cadre de la coopération Afrique-France-Golfe, il a insisté sur la capacité de la diplomatie culturelle à « désamorcer les tensions » et à favoriser le dialogue. « Que ce soit en amont des crises, pendant les négociations ou après pour préserver les acquis, la diplomatie culturelle joue un rôle central », a-t-il expliqué. À travers la culture, des ponts se créent, facilitant la résolution des différends et renforçant les liens entre les nations.
Une distinction claire entre
diplomatie et promotion culturelle
Au cours de son intervention, SEM Addahre a pris soin de distinguer la « diplomatie culturelle » de la « promotion culturelle », deux concepts souvent confondus. « La diplomatie culturelle n’est pas une simple vitrine pour promouvoir un pays, elle fait partie d’une stratégie politique globale, au même titre que la diplomatie économique ou parlementaire », a-t-il précisé. La promotion culturelle, en revanche, est un choix souverain d’un État pour faire rayonner ses arts et traditions à l’étranger.
Il a également alerté sur le risque de manque de coordination entre les acteurs de la diplomatie culturelle, citant l’exemple du Maroc où la multiplication des initiatives peut parfois brouiller la vision stratégique. « Il est crucial que tous les acteurs s’alignent sur la doctrine définie par le ministère des Affaires étrangères, pour éviter les écueils et garantir une diplomatie cohérente », a-t-il insisté.
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Le Maroc, carrefour de cultures et
acteur clé de la diplomatie culturelle
SEM Samir Addhare a illustré l’importance de la diplomatie culturelle en évoquant le Maroc, une nation située à la croisée des civilisations. « Je suis un Marocain, Africain, Musulman, avec des affluents judaïques inscrits dans notre Constitution, et j’ai été éduqué par des jésuites français », a-t-il confié, soulignant la richesse et la diversité culturelle de son pays. Cette pluralité, profondément enracinée en Afrique, fait du Maroc un acteur essentiel dans le rapprochement entre les nations.
L’Ambassadeur a également exprimé sa « fierté » quant à la montée en puissance de la diplomatie culturelle au Maroc et son rôle dans le vivre ensemble. « La diplomatie culturelle est un outil pour rassembler et promouvoir la paix. C’est une diplomatie apaisante qui propose des solutions durables dans un monde en constante mutation », a-t-il ajouté.
Une coopération renforcée
Afrique-France-Golfe
Au regard du thème de la conférence – « La diplomatie culturelle, vecteur d’excellence de la coopération Afrique-France-Golfe » –, SEM Samir Addhare a souligné la nécessité pour ces trois régions de renforcer leurs partenariats à travers la culture. « Il est essentiel de coordonner la diplomatie culturelle avec la diplomatie classique et parlementaire, pour que les représentants des peuples puissent mieux se connaître et travailler ensemble à la résolution des enjeux contemporains », a-t-il expliqué.
L’ambassadeur a également adressé un message fort à la France, l’invitant à jouer pleinement son rôle sur la scène internationale. « La France porte des valeurs exceptionnelles, et il est crucial qu’elle prenne toute sa place dans le concert des nations, notamment face à des puissances dont les agendas sont parfois divergents », a-t-il affirmé.
Un appel à la paix
et à la fraternité
SEM Samir Addahre a conclu son discours par un appel à la paix et à la fraternité. « Nous vivons dans un monde marqué par des drames terribles, mais la diplomatie culturelle peut jouer un rôle apaisant, en ouvrant des voies de dialogue et en rapprochant les peuples », a-t-il déclaré.
Face aux défis actuels, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, l’Ambassadeur marocain a réaffirmé sa conviction que la diplomatie culturelle, lorsqu’elle est bien coordonnée et intégrée à la stratégie globale d’un pays, peut être un puissant vecteur de changement et d’unité.
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VOIR LE REPLAY DE LA CONFÉRENCE :
https://youtu.be/4CyrEmQl8GE?si=mNlFKw1mhuPv1zhh
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LA XVe CONFÉRENCE DES AMBASSADEURS AFRICAINS DE PARIS se tiendra le MARDI 26 NOVEMBRE 2024, à partir de 17 h, au Conseil supérieur du Notariat, 60 boulevard de La Tour-Maubourg, 75007 Paris, sur le thème :
« Les réalisations et projets de réseaux ferrés,
infrastructures d’avenir pour l’Afrique »
infrastructures d’avenir pour l’Afrique »
> SEM Alaa YOUSSEF, Ambassadeur d’Égypte
> SE Mme Samira SITAÏL, Ambassadeure du Maroc
> SEM Mohamed Yahya TEISS, Ambassadeur de Mauritanie
> SE Mme Guilhermina PRATA, Ambassadeure de l’Angola
ont déjà confirmé leur participation au panel.
Candidats panélistes experts et entreprises sponsors souhaitant participer, faites-vous connaître auprès de : contact@africapresse.paris
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