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CAAP 14 / SEM Fahad Al Ruwaily, Ambassadeur d’Arabie saoudite à Paris : « Le Fonds saoudien pour le développement est engagé autour de 10,7 milliards USD dans plus de 400 projets et 46 pays d’Afrique »

19 octobre 2024
CAAP 14 / SEM Fahad Al Ruwaily, Ambassadeur d'Arabie saoudite à Paris : « Le Fonds saoudien pour le développement est engagé autour de 10,7 milliards USD dans plus de 400 projets et 46 pays d'Afrique »
SEM Fahad Al Ruwaily, Ambassadeur d’Arabie saoudite, durant son intervention à la XIVe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris, à l’Unesco, le 25 septembre 2024. © Capture captation APP - Cliquer sur la photo pour l’agrandir.
À la XIVe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris, dédiée à « La diplomatie culturelle, vecteur d’excellence de la coopération Afrique-France-Golfe », SEM Fahad Al Ruwaily, Ambassadeur d’Arabie saoudite, a partagé un tour d’horizon des nombreux et importants engagements du Royaume avec l’Afrique, et notamment dans le secteur culturel.

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par Alfred MIGNOT pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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« En guise d’introduction, je dois dire qu’au plan culturel, la région du Golfe fait partie de l’Afrique. Certes, il est admis que l’Arabie saoudite est géographiquement rattachée à l’Asie. En revanche, son histoire, ses échanges culturels et commerciaux ont toujours été tournés vers l’Afrique. Nous ne sommes séparés que par l’étroite Mer Rouge et donc nos échanges sont très anciens », souligne d’emblée SEM Fahad Al Ruwaily, Ambassadeur du Royaume en France.

La diplomatie de coopération culturelle du Royaume d’Arabie saoudite avec l’Afrique et avec le reste du monde s’articule en deux niveaux, bilatéral et multilatéral.

Au plan multilatéral, on se souvient que le royaume saoudien faisait partie des 50 pays qui ont signé la charte du 26 juin 1945, marquant ainsi la création officielle de l’ONU.
Depuis, elle joue un rôle actif au sein des différentes instances des Nations unies, notamment dans les domaines de la paix, de la sécurité et du développement, et apporte aussi sa contribution à nombre d’organisations internationales et de fonds internationaux qui soutiennent la coopération culturelle.

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Le Fonds saoudien pour le développement,
outil financier de la coopération bilatérale

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Créé en 1974, outil financier de la coopération directe et bilatérale du Royaume, le Fonds saoudien pour le développement (FSD) a célébré son 50e anniversaire en septembre dernier, sur le thème de ses « 50 ans d’impact mondial ».

Le FSD revendique en effet plus de 800 projets de développement d’une valeur de 20 milliards USD financés dans plus de 100 pays à travers le monde depuis sa création. Le portefeuille du Fonds en Afrique tourne autour de 10,7 milliards USD injectés dans plus de 400 projets dans 46 pays, soit 57 % de son financement dans les pays en développement.

Ses programmes ont touché presque tous les aspects de la société, de la construction d’infrastructures sociales essentielles comme les routes, les hôpitaux et les écoles, jusqu’à l’autonomisation des communautés par le biais d’initiatives dans les domaines de l’éducation, des soins de santé, de l’eau et de l’assainissement, des énergies renouvelables, de l’agriculture, des transports et des communications, de l’industrie et des mines, de la culture et bien plus encore.

« Notre Fonds a en effet été très actif en Afrique. En 50 ans, il a financé beaucoup de projets d’infrastructures pour le développement, mais aussi culturels, universitaires et scolaires. Personnellement, j’ai été en poste en Afrique quand j’étais jeune diplomate, il y a un quart de siècle, et j’ai travaillé avec le directeur de l’époque pour l’Afrique de l’Ouest, région où le Fonds développe toujours la plupart de ses projets, sans oublier toutefois l’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale », observe SEM Fahad Al Ruwaily.

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Une vue de la salle durant la XIVe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris. Organisée à l’Unesco par AfricaPresse.paris et le CAPP (Club Afrique de la Presse parisienne) le 25 septembre 2024, elle était dédiée à « La diplomatie culturelle, vecteur d’excellence de la coopération Afrique-France-Golfe ». © Hady Photo - Cliquer sur la photo pour l’agrandir.

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Premier contributeur de ALIPH, l’Alliance
internationale pour la protection du patrimoine

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L’Arabie saoudite joue aussi un rôle important au sein de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit (ALIPH), initiative dont elle est l’un des principaux donateurs et partenaires. L’Arabie saoudite a en effet contribué à hauteur de plusieurs millions de dollars dès la création de l’alliance en 2017, aux côtés d’autres pays comme la France et les Émirats arabes unis.

« Cette organisation n’est pas encore bien connue, mais elle devient très active, relève l’Ambassadeur. L’Arabie saoudite est membre de son conseil d’administration. Depuis 2022, nous avons donné une subvention de 30 millions de dollars à ALIPH. Ils sont aussi très actifs en Afrique où ils travaillent avec le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco. »

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L’initiative de la Sainte Mosquée
élargie au bénéfice de l’Afrique

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Justement, lors de la réunion du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco, en septembre 2023 à Riyadh, cinq nouveaux sites africains ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial. Cette session a marqué une avancée importante pour l’Afrique, portant le total des sites africains à 100. « Nous avons été fiers de ce résultat », souligne SEM Fahad Al Ruwaily, qui ajoute :
« Par ailleurs, dans notre action relative à la religion, nous essayons toujours de montrer le vrai visage de tolérance et de dialogue de l’islam et de combattre le radicalisme et l’extrémisme que malheureusement certains groupes essayent de lier à l’islam, alors que c’est très loin de son esprit et de ses valeurs ».

Cet engagement du Royaume en faveur du patrimoine culturel et religieux se concrétise notamment au travers de l’Initiative de la Sainte Mosquée. Lancée en 2022 par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, et d’abord destinée à restaurer et protéger les mosquées historiques du Royaume, elle a été élargie à l’Afrique en 2023, avec un budget de plus de 1 milliard de dollars sur cinq ans.

« Bien évidemment, l’Arabie est un pays arabe et islamique, mais c’est aussi un pays multiculturel. Nous accueillons dans notre pays plus de 12 millions d’expatriés de toutes les religions, de toutes les cultures et de toutes les nationalités du monde. Notre pays est ouvert à toutes les cultures et à l’échange culturel », souligne l’Ambassadeur.

L’Arabie saoudite s’investit aussi considérablement dans le domaine des programmes éducatifs, au travers du financement d’universités, désormais devenues de haut niveau, et de bourses d’études pour toutes les disciplines.

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Les mécanismes multilatéraux
d’action de l’Arabie saoudite

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Au-delà des engagements bilatéraux, l’Arabie saoudite coopère avec l’Afrique par des mécanismes multilatéraux, notamment comme membre du G20 – elle soutient l’adhésion de l’Union africaine (UA) au G20 en tant que membre permanent –, de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire international (FMI).

En 2020, l’Arabie saoudite a présidé le sommet de G20 et a conduit le groupe à un accord important comprenant l’allègement de la dette et le soutien financier et médical contre la Covid.

La Banque islamique de développement (BID, siège à Djeddah) est l’outil financier par lequel le Royaume agit au plan multilatéral.
L’Arabie saoudite participe en effet à 26,57 % du capital de la BID, organisme financier en service des pays musulmans, y compris d’Afrique.
La BID fut créée en 1973 et comprend aujourd’hui 57 États membres. Elle est présente dans beaucoup de pays africains et finance des centaines des projets sur le continent, comme évoqué plus haut.

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Développé avec la France,
l’emblématique projet du site de Al-’Ula

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Il existe aussi une coopération que l’on peut qualifier de tripartite, ou triangulaire, entre l’Arabie saoudite, la France et l’Afrique. C’est notamment le cas au sein de ALIPH (voir plus haut), dont la France fut co-fondatrice, et dont elle est membre du Conseil d’administration, comme l’Arabie saoudite – laquelle joue un rôle central en tant que majeur contributeur financier.

Avec la France, les projets de coopération sont très nombreux, et le projet-phare de Al-’Ula en est le grand exemple d’excellence.

« C’est un site archéologique d’une ville antique située au nord-ouest de l’Arabie saoudite que nous avons entrepris de restaurer pour en faire une ville touristique avec un aéroport international, et équipée pour recevoir des millions de visiteurs par an », précise l’ambassadeur. Et c’est la France, via l’association AFALULA, présidée par l’ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui est l’opérateur technique et coordinateur de ce méga-projet : l’Agence a pour vocation de mobiliser l’ensemble des savoir-faire français (experts, opérateurs, entreprises) et d’accompagner, dans un esprit de co-construction, son partenaire saoudien, la Commission Royale pour AlUla (RCU), située à Riyad et AlUla. Fondée en juillet 2017 et présidée par S.A.R. le Prince héritier du Royaume Mohammed bin Salman, la RCU a pour objectif la transformation de la région d’Al-’Ula et la valorisation de son patrimoine naturel et culturel, ainsi que de le bien-être de sa population.
(Site : https://www.afalula.com/)

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Le tombeau de Qasr al-Farid, l’un des monuments les plus célèbres d’Al-’Ula, en Arabie saoudite. Ce site fait partie de la région historique de Hegra (ou Mada’in Salih), classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Al-’Ula était une ancienne cité nabatéenne, tout comme Pétra en Jordanie, et ce tombeau est l’une des structures isolées les plus remarquables de la région.
Le tombeau de Qasr al-Farid se distingue par sa façade massive taillée directement dans un énorme rocher, une caractéristique typique de l’architecture nabatéenne, qui utilisait souvent des techniques similaires pour creuser des bâtiments dans la roche. C’est l’un des nombreux vestiges que l’on peut trouver dans cette vaste région désertique, et il témoigne de la richesse historique et culturelle de la civilisation nabatéenne.
Ce site est devenu une attraction majeure pour les visiteurs, dans le cadre des efforts du royaume saoudien pour promouvoir le tourisme culturel et archéologique à Al-’Ula.
© AFALULA - Cliquer sur la photo pour l’agrandir.

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Exposition universelle
et « Saudi Vision 2030 »

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« Comme vous le savez, reprend Fahad Al Ruwaily, l’année dernière l’Arabie saoudite a gagné la compétition pour accueillir l’Exposition universelle de 2030. Je saisis l’occasion pour remercier tous nos partenaires qui ont soutenu notre candidature.
Les travaux ont déjà commencé à Riyadh pour cette EXPO 2030 à laquelle tous les pays amis sont invités, et qui est aussi un projet culturel, bien sûr.
Nous avons aussi commencé à envoyer les invitations et nous nous réjouissons de l’engagement de nos partenaires pour participer à cette EXPO 2030. »

Au-delà, plusieurs événements sont déjà en projet. Par exemple, l’Arabie saoudite vient de déposer sa candidature pour accueillir la Coupe du monde 2034, événement mondial à la fois sportif et culturel, qui intéresse la jeunesse mais aussi les autres générations.

Tous ces exemples d’engagements bilatéraux et multilatéraux du Royaume (dé)montrent comment, conformément à la « Saudi Vision 2030 », l’Arabie saoudite adopte une diplomatie dynamique, notamment culturelle et au-delà, qui soutient la coopération internationale, le développement durable global, le multilatéralisme et vise à établir des partenariats gagnant-gagnant, encourageant aussi le secteur privé à jouer un rôle plus important et plus durable. »

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La photo de famille des panélistes de la XIVe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris, à l’Unesco le 25 septembre 2024 (de gauche à droite) : Mme Élodie CUENCA, Responsable du pôle Attractivité des territoires, Culture, Patrimoine et Sport à EXPERTISE FRANCE (Groupe AFD) - SE Mme Rachel Annick OGOULA AKIKO, Ambassadeur du Gabon auprès de l’Unesco - SEM Samir ADDAHRE, Ambassadeur du Royaume du Maroc auprès de l’Unesco - Mme Adèle PARRILLA, Directrice des Relations Extérieures de MEMORIST - M. Alfred MIGNOT, Directeur de Africapresse.paris, organisateur et modérateur des Conférences des Ambassadeurs - M. Emmanuel LEBRUN-DAMIENS, Directeur de la diplomatie culturelle au MEAE - SEM Fahad AL RUWAILY, Ambassadeur du Royaume d’Arabie saoudite - SEM Pr Émile NGOY KASONGO, Ambassadeur de la République Démocratique du Congo. Panéliste absent de la photo : M. Lazare Eloundou ASSOMO , Directeur du Patrimoine mondial à l’UNESCO. © Hady Photo - Cliquer sur la photo pour l’agrandir.

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VOIR LE REPLAY DE LA CONFÉRENCE :
https://youtu.be/4CyrEmQl8GE?si=mNlFKw1mhuPv1zhh

Tous nos articles à ce jour sur la CAAP 14

> CAAP 14 à l’Unesco / SEM Samir Addahre, Ambassadeur du Maroc à l’Unesco : « La culture s’impose aujourd’hui comme un levier fondamental de la diplomatie »

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> CAAP 14 à l’Unesco / Adèle PARRILLA (MEMORIST) : « Chaque projet est une aventure humaine qui va au-delà de la simple préservation du patrimoine »

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> CAAP 14 à l’Unesco - REPLAY / Salle comble à l’Unesco pour la XIVe Conférence des Ambassadeurs dédiée à la Diplomatie culturelle

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LA XVe CONFÉRENCE DES AMBASSADEURS AFRICAINS DE PARIS se tiendra le MARDI 26 NOVEMBRE 2024, à partir de 17 h,
au Conseil supérieur du Notariat, 60 boulevard de La Tour-Maubourg, 75007 Paris, sur le thème :

« Les réalisations et projets de réseaux ferrés,
infrastructures d’avenir pour l’Afrique »

> SEM Alaa YOUSSEF, Ambassadeur d’Égypte
> SE Mme Samira SITAÏL, Ambassadeure du Maroc
> SEM Mohamed Yahya TEISS, Ambassadeur de Mauritanie
> SE Mme Guilhermina PRATA, Ambassadeure de l’Angola

ont déjà confirmé leur participation au panel.

Candidats panélistes experts et entreprises sponsors souhaitant participer, faites-vous connaître auprès de : contact@africapresse.paris

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