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Benoît CHERVALIER, banquier d’affaires et VP Afrique de Medef International : « L’enjeu fondamental pour l’Afrique réside aujourd’hui dans l’industrialisation et la transformation des matières premières sur place »

21 juin 2024
Benoît CHERVALIER, banquier d'affaires et VP Afrique de Medef International : « L'enjeu fondamental pour l'Afrique réside aujourd'hui dans l'industrialisation et la transformation des matières premières sur place »
Benoît CHERVALIER, Vice-Président Afrique de MEDEF International et Président Afrique de Business Europe, à Paris en juin 2024. Photo © AM/APP
Banquier d’affaires, Vice-Président Afrique de MEDEF International et Président Afrique de Business Europe, la plus importante organisation de représentation des entreprises – 20 millions en Europe – et enseignant à l’ESSEC du financement des économies et des entreprises en Afrique, Benoît CHERVALIER nous expose ici sa vision à la fois claire et nuancée des défis et opportunités qu’affronte le continent africain.

Un entretien avec Alfred MIGNOT pour AfricaPresse.paris

Africapresse.paris (APP) – Quels défis doit aujourd’hui surmonter l’Afrique pour attirer plus d’investissements, dont elle a absolument besoin pour se développer ?

Benoît Chervalier – Cette question appelle deux éléments de réponse. D’une part, le vrai facteur de changement systémique, ce que les anglo-saxons appellent le « game changer » viendra d’une augmentation très significative de la taille et du nombre des investissements privés en Afrique.
Pour toute une série de raisons, les investissements publics seront toujours insuffisants – en dépit de leur utilité. Les toutes prochaines années seront marquées par trois facteurs : d’une part, les fortes contraintes budgétaires, conséquences des impacts à moyen terme de la crise sanitaire du Covid et du sur-renchérissement des coûts liés à la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt ; ensuite par les dépenses de réarmement global lié au nouveau contexte géopolitique et à la guerre en Ukraine ; enfin par les dépenses colossales liées à la mise en œuvre de la transition énergétique. Le point de bascule, c’est donc la capacité d’attirer les investissements privés en nombre et en taille suffisants.

Le deuxième point – et c’est l’autre point de bascule –, c’est de parvenir à ce que des acteurs qui aujourd’hui ne sont pas sur le continent africain se mettent à regarder dans cette direction et croient en son potentiel. Aujourd’hui, les grands fonds de pension, les grands investisseurs institutionnels, les compagnies d’assurance, les grands fonds souverains investissent de manière marginale, voire pas du tout, sur le continent africain. Or, la poche colossale de l’épargne – on parle de plusieurs milliers de milliards de dollars – se situe dans ces actifs-là.
Donc, tant qu’on n’aura pas ces deux points de bascule réunis, nous n’aurons de réel décollage des économies africaines.

APP – Justement, que fait une organisation patronale comme MEDEF international pour promouvoir l’investissement en Afrique ?

Benoît Chervalier – Deux choses. La première, c’est d’accueillir des délégations internationales, qu’elles viennent d’Afrique ou d’ailleurs, lorsqu’elles sont de passage en France. Et donc de leur permettre de rencontrer les différents acteurs économiques, les filières professionnelles et identifier les axes de collaboration possibles.

Le deuxième élément, c’est à l’inverse de se projeter à l’international, c’est-à-dire de favoriser les flux commerciaux, c’est-à-dire les exportations dans ce cas de figure, donc le déploiement des entreprises françaises vers le continent africain pour qu’elles puissent exporter leurs biens et services ; ainsi que leurs investissements en Afrique. Car, outre les exportations, l’une des singularités françaises tient précisément à ce deuxième volet, puisque si l’on peut constater ces dernières années une baisse relative des parts de marché françaises en pourcentage – et non pas en valeur – sur le continent africain, à l’inverse la part des investisseurs français en Afrique reste à un niveau extrêmement élevé, se situant à la deuxième place au niveau mondial, avec 58 milliards d’euros de stocks d’investissement.

Aussi, au-delà des perceptions plus ou moins fondées, il faut garder à l’esprit cette distinction entre flux commerciaux et investissements pour apprécier la réalité de l’engagement français en Afrique.

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Un accord entre la CE et la BAD pour
déployer les fonds de Global Gateway

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APP – On entend dire souvent que le Global Gateway européen ne marche pas. Comment pourrait-on faire mieux, selon vous ?

Benoît Chervalier – Je pense que comme toujours, il faut remettre les choses dans leur contexte. Le Global Gateway est une forme de réponse des pouvoirs publics européens – dans le cas d’espèce, de la Commission européenne – aux Routes de la soie chinoises. L’initiative prévoit de lever jusqu’à 300 milliards d’euros entre 2021 et 2027, dont 150 milliards pour la seule Afrique, ce qui est un montant significatif.

Le deuxième point, c’est qu’il faut aussi distinguer entre ce que j’appellerais la boîte aux lettres, et ensuite le fléchage vers les institutions et les agences qui ont en charge la mise en œuvre de ces ressources.
La Commission européenne n’est évidemment pas une agence de développement et encore moins une banque. En revanche, du fait de son écosystème et de ses partenariats, elle travaille avec un ensemble d’opérateurs qui, eux, sont à la fois légitimes et pertinents pour pouvoir déployer ces fonds-là, que ce soit la Banque européenne d’investissement ou également d’autres acteurs tels que la Banque africaine de développement. Et d’ailleurs, un accord a été signé en tout début d’année entre la Présidente Van der Leyen de la Commission européenne, et le président Akinwumi Adesina de la BAD, précisément pour le déploiement par celle-ci d’une partie des fonds issus du Global Getway. Donc, en réalité, il ne faut pas résumer cet outil à une simple machine bureaucratique qui ne serait ni pertinente ni efficace.

Troisième point – et c’est tout l’enjeu des organisations patronales et au-delà, des acteurs économiques –, il faut être concret et rapide. Pour cela, clairement, des progrès sont à accomplir pour être à la fois bien informé et avoir un dialogue avec les autres parties prenantes. Et là je dois dire que la Commission européenne se montre ouverte à ce dialogue, notamment dans le cadre du Business Advisory Group, comité consultatif regroupant un nombre d’entreprises privées européennes et le groupement patronal européen, Business Europe, dont nous faisons partie. Enfin, je rappelle que le Global Gateway (GG) n’est pas un « open bar » visant tous les secteurs, mais qu’il a trois priorités sectorielles : la pharmacie et la santé ; le secteur agricole ; l’automobile et la logistique. Actuellement la feuille de route du GG s’affine et se précise, ainsi les prochains mois devraient permettre d’accélérer sa mise en œuvre.

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La volonté de diversification
des partenaires

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APP – Monsieur le Président, vous étiez à la fin mai 2024 à Nairobi où vous avez participé à une réunion des institutions africaines de financement du développement, organisées en marge des Assemblées annuelles du Groupe Banque africaine de développement. Qu’avez-vous retenu de cet événement ?

Benoît Chervalier – Beaucoup de messages ont été délivrés. Il y a avait les traditionnelles assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, dans un contexte où le Président Adesina entame sa dernière année de mandat et où les pays africains réclament à présent ouvertement une modification de l’architecture et de la gouvernance financière internationale. Sur le fond, j’ai été marqué par deux discours : celui du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, et celui du président du Kenya, William Ruto.

Ils nous ont permis de sortir d’une sorte de double caricature : celle de l’optimisme béat qui se concentre sur le potentiel inachevé du continent, sur la perception du risque africain, qui est erronée, et celle de la vision pessimiste et de ce que j’appelle « globaliste » d’un miroir grossissant les difficultés où l’Afrique ne formerait qu’une seule entité. Ce qui était intéressant, c’était justement de dépasser ce clivage-là pour aller à la fois sur un discours de réalité, c’est-à-dire de ne pas craindre de nommer les choses, celles qui vont bien, comme celles qui ne vont pas bien et selon les cas, les traiter, pour pouvoir justement accélérer les transitions.

Laissez-moi partager deux exemples d’interventions du Président Ruto qui ont montré une hauteur de vue et une profondeur certaine. Revenant des États-Unis, où il a effectué un voyage d’État particulièrement réussi - il a bénéficié d’un accueil exceptionnel des autorités américaines - il a évoqué lors de son discours une question qui lui a été posée lors d’un talk-show très populaire aux États-Unis. À cette question directe : « Si vous deviez choisir entre la Chine et les États-Unis, qui choisiriez-vous ? », il a répondu de manière à la fois subtile et extraordinairement simple et juste, en disant : « Je ne regarde ni à l’Ouest, c’est-à-dire les États-Unis, ni à l’Est, c’est-à-dire la Chine. Je regarde devant ! ».

Cela montre bien le fait que la première chose que les pays africains veulent mettre en œuvre, c’est la diversification de leurs partenaires. Il n’y a pas, il n’y a plus d’exclusivité pour personne. Certes, des partenariats privilégiés, voire stratégiques peuvent exister mais ils ne sont pas exclusifs, et les relations commerciales et économiques se nouent avec un ensemble de partenaires. Cela ne veut pas dire que les Africains renient certains liens particuliers, mais simplement qu’ils font jouer une forme de concurrence qui, somme toute, me semble assez saine et renforce aussi leur souveraineté.

Le deuxième volet, c’est le fait que les pays africains eux-mêmes doivent désormais avoir confiance dans leurs propres institutions et leur propre avenir. Et concrètement, le président William Ruto, qui s’est engagé personnellement à la fois pour une reconstitution forte de la Banque mondiale – c’est-à-dire du guichet concessionnel, à travers l’AID [L’Association internationale de développement, filiale de la BM] – et une reconstitution ambitieuse du Fonds africain de développement à hauteur de 25 milliards de dollars, a annoncé lors des assemblées que le Kenya allait prendre sa part dans cet effort global. Il montre ainsi sa confiance dans l’Union africaine – il succède d’ailleurs au président rwandais Paul Kagamé dans le cadre de la présidence de la Commission chargée des financements –, et traduit cet engagement par des faits puisqu’il a annoncé des contributions du Kenya au sein de ces différents guichets concessionels. C’est une première pour le Kenya et il entend ainsi montrer la voie à une implication beaucoup plus forte des Africains dans leurs propres institutions.

Donc c’est un vrai changement. Cela signifie que ce partenariat-là aussi est réciproque. On ne reste pas seulement dans une position d’attente ou de « quête » ; on est dans une position d’engagement et d’ambition. Voilà donc les deux messages essentiels que je retiens.

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Les facteurs d’attractivité du Kenya

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APP – Depuis quelque temps déjà, le Kenya est l’objet d’attentions particulières de la part de nombre d’opérateurs économiques internationaux. Comment expliquer cet engouement ?

Benoît Chervalier – Plusieurs éléments expliquent l’attractivité du Kenya. Premièrement, si l’on commence par une vue globale, on observe qu’actuellement les deux ou trois premières économies africaines ne jouent pas, ou ne sont pas en mesure de jouer, le rôle de locomotive qui devraient être naturellement le leur, du fait de leur taille, pour le continent. Que ce soit l’Afrique du Sud, le Nigeria ou l’Égypte, ces pays ne sont pas en mesure, pour des différentes raisons, économiques voire politiques d’assumer ou de vouloir assumer ce rôle. Donc cela crée un espace pour des pays qui ont quand même une taille suffisante – parce qu’il faut pouvoir aussi accompagner et avoir un minimum d’effet de levier. Sans doute cela explique en partie pourquoi, dans ce contexte, des pays comme le Kenya, le Maroc ou la Côte d’Ivoire sont dans des positions plus favorables.

Le deuxième élément, c’est tout simplement la personnalité du dirigeant et la teneur de son discours. Je participais au sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial, en juin 2023, lorsque le président William Ruto a tenu des propos extraordinairement percutants, mettant encore une fois les pieds dans le plat. C’était sans doute un discours qui jusque-là manquait, et en tout cas qui fait écho, car il est en phase avec les réels besoins et les réelles opportunités du continent. C’est la conjugaison de tous ces facteurs qui fait aujourd’hui l’attractivité du Kenya, même si les défis domestiques du pays demeurent conséquents. L’accord commercial signé récemment entre l’Union européenne et le Kenya est un autre exemple montrant la nécessité d’aller de l’avant.

APP – Que pensez-vous de la Francophonie économique ? On a du mal à en percevoir concrètement la valeur ajoutée, au-delà de la facilité d’échanger via une langue commune… ?

Benoît Chervalier – Impulsée par l’ancien président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, avec évidemment de nombreux partenaires africains et non africains, la francophonie économique est une initiative encore jeune, elle doit trouver sa vitesse de croisière, on ne peut pas lui demander d’avoir les résultats et l’impact d’une structure établie de longue date.

Il faut considérer que dans un monde extraordinairement « anglophonisé », la francophonie offre l’avantage d’un espace où l’on puisse s’exprimer tout en nuance. La langue véhicule aussi certaines valeurs et une certaine conception du monde et des affaires, qui va par exemple se traduire dans le domaine juridique par exemple – en Afrique, le droit OHADA pour les pays de culture francophone, et la Common Law pour les anglophones.

Au-delà de ce constat, l’étape suivante est de passer d’un diagnostic de bienveillance à un diagnostic d’efficacité. Cela passera nécessairement – et ce sera l’épreuve du feu – par des réalisations concrètes, que ce soit par l’allocation de moyens comme par un certain nombre de dispositions – et je mets les pieds dans le plat – y compris, par exemple en termes de facilités de visas pour des besoins spécifiques. En réalité, il s’agira donc de mettre en œuvre une véritable stratégie dans la durée.

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Quand le FMI accepte la réallocation de droits
de tirage spéciaux pour l’Afrique

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APP – Où en est-on avec le projet de tirages spéciaux au bénéfice de l’Afrique, projet porté par la France au Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial, au printemps 2023 ?

Benoît Chervalier – Face aux impacts négatifs de la pandémie en Afrique, auxquels s’est ajouté le choc de la guerre en Ukraine, les pays d’Afrique se sont trouvés en positon de subir, et il est apparu plus que nécessaire et urgent d’apporter une réponse permettant d’octroyer des financements supplémentaires aux économies du continent.

Il y a donc eu cette décision d’octroyer à l’Afrique des surplus de ce qu’on appelle les droits de tirage spéciaux. Ils sont issus en fait des droits de vote des différents pays au sein du FMI, à hauteur de ces 650 milliards de dollars. Et au regard des droits de vote de chacun des pays africains, cela faisait in fine un montant très modeste pour l’Afrique, soit 33 Mds $. Tout simplement parce que les droits de vote reflètent la taille réelle des économies – pour mémoire, l’ensemble des économies du continent africain ne représentant qu’environ 3 000 milliards de dollars de PIB en 2023, dont à peu près 1 000 milliards pour l’Afrique du Nord et 2 000 milliards pour l’Afrique subsaharienne

Reste que l’idée de réallouer des droits de tirage spéciaux à d’autres pays posait toute une série de blocages. Beaucoup d’acteurs, y compris des banques centrales, se sont opposés à la faisabilité, y compris juridique, d’une telle disposition.

De longues négociations ont été engagées, et notamment celles visant à ce que ce « surplus », puisse passer non pas directement par les États, mais par les agences de développement – un sujet poussé par la Banque africaine de développement, considérant que cela permettrait d’avoir un effet de levier supplémentaire.
Cette négociation a abouti il y a quelques semaines puisque le mois dernier, le Conseil du FMI a accepté de rendre cette hypothèse faisable. Concrètement, cela va permettre de générer des ressources supplémentaires au bénéfice du continent pour se rapprocher en effet de la cible des 100 milliards de dollars.

APP – Comment vous, dirigeants d’entreprises, percevez-vous le risque politique ? Et comment vous en accommodez-vous, pour que les affaires continuent, malgré les avatars et autres brouilles géopolitiques ?

Benoît Chervalier – Le narratif si ressassé – « L’Afrique terre d’opportunités et de croissance » ou « le risque africain » – est aujourd’hui éculé et doit être dépassé. On vient d’évoquer des pays performants tels que la Côte d’Ivoire, le Bénin ou encore le Maroc qui en cotoient d’autres qui le sont moins actuellement : de l’Afrique du Sud à la Tunisie, par exemple. Pour autant, des affaires se font, des entreprises se développent, y compris, dans des géographiques compliquées.

Une approche différenciée s’impose donc. Considérer le continent comme un bloc indistinct serait une absurdité géographique, politique et économique.

Ensuite, il faut distinguer ce que j’appelle les « insiders » des « outsiders ».
Les premiers sont ceux qui connaissent bien le continent et, grosso modo, y déploient deux types de stratégies. Soit ils pratiquent la diversification en étant présents dans beaucoup de pays africains – « on ne met pas tous les œufs dans le même panier » – soit, en bons connaisseurs de leurs marchés, ils sont en mesure d’identifier les risques et les opportunités et se projettent sur la base de quelques données fondamentales, comme l’accroissement, d’ici à 2050, d’une classe moyenne de plusieurs centaines de millions de personnes et de la consommation qui en découle, ainsi que l’explosion des besoins en matières premières et en infrastructure. Les « insiders » s’inscrivent dans cette logique, ce qui explique par exemple que toutes les banques étrangères qui ont été cédées ces dernières années, ont été toutes rachetées par des opérateurs africains.

À côté de ceux-là, il y a les « outsiders ». Ils ne vont pas voir la granularité des pays, ils vont considérer le risque global africain et le mettre en face de situations et de géographies qu’ils connaissent beaucoup mieux. Cette perception globale mettant tout le monde dans le même panier dessert évidemment le continent africain.

APP – Quels seraient vos trois pays préférés pour investir en Afrique ?

Benoît Chervalier – Cela dépend du secteur dans lequel vous opérez… Dans certains cas, je dirais que la Côte d’Ivoire est évidemment une destination pertinente, à l’appui d’une performance économique solide depuis plus de dix ans. Dans d’autres cas, je dirais que la mutation accélérée d’un pays comme le Bénin, par exemple, offre des opportunités intéressantes notamment avec des usines de transformation de produits agricoles. Dans une autre sous-région, l’Ile Maurice est aussi intéressante pour sa stratégie de diversification au-delà du secteur financier et du tourisme ; par exemple, le premier groupe privé mauricien s’est installé récemment au Kenya, notamment à la suite du rachat des chaînes de supermarchés. Enfin en Afrique du Nord, il est intéressant de noter que le Maroc continue sa montée en cadence industrielle et les opportunités qu’elle créé.

Mais les situations sont – encore une fois – très différentes. C’est pourquoi nous avons besoin de connaissance, d’expertise, de granularité, de nuances, bref, tout ce que le monde actuel adore ! mais c’est cela qui, in fine, nous permet d’être pertinent.

APP – Pour conclure d’un mot : quel est selon vous le défi premier, fondamental, que l’Afrique doit relever ?

Benoît Chervalier – Selon moi, l’enjeu fondamental aujourd’hui réside dans l’industrialisation et la transformation des matières premières du continent sur place – priorité à considérer avant même celle de l’entrepreneuriat.
On doit raisonner en chaînes de valeur. C’est-à-dire qu’il y a la grande entreprise, l’ETI, la belle PME, la petite PME, la TPE et la micro-entreprise. C’est cela qui crée justement le muscle permettant à la fois de s’inscrire dans la durée, d’infuser en profondeur et de relever les trois défis essentiels des vingt prochaines années que sont la création de valeur ; la création d’emplois et le développement du capital humain ; la diminution de l’empreinte carbone.
La réussite de ces trois défis dessinera le contours et la forme que prendra le XXIe siècle.

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REPLAY CMAAP 13 / Beau succès de la XIIIe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris, organisée à la Salle Colbert de l’Assemblée nationale

Une vue de la Salle Colbert de l’Assemblée nationale, où s’est tenue la XIIIe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris, le 30 mai 2024. © Steve Lorcy

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CLIQUEZ sur l’image ci-dessous POUR VOIR le REPLAY de AFRICACTU n° 5 : SEM Émile NGOY KASONGO, Ambassadeur de la RD Congo : « Ce que nous attendons, c’est la fin du silence de la communauté internationale »

De gauche à droite sur la photo : Alfred Mignot des Campani, directeur de AfricaPresse.paris, animateur de l’émission AfricActu sur Global Africa-Telesud ; SEM Émile NGOY KASONGO, Ambassadeur de la RD Congo à Paris ; Emmanuel Dupuy, Président de l’IPSE (Institut de Prospective et Sécurité en Europe), lors de l’enregistrement de AfricActu n°5 dans le studio de Global Africa-Telesud, à Paris. © Capture APP

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