BearingPoint / Les perspectives d’une (r)évolution monétaire ouvertes par l’usage des CBDC, monnaies digitales de banques centrales
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Une contribution de Jean-Michel HUET
et Paul DELIVET, BearingPoint
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L’étude des cas d’usages associés à cette nouvelle monnaie sur des sujets tels que les transferts internationaux, les paiements gouvernementaux ou encore la structuration de filière offre un aperçu des changements à venir.
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Focus sur trois usages
prospectifs des CBDC
Focus sur trois usages
prospectifs des CBDC
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Sur les terrains des transferts internationaux, le déploiement de la CBDC (Central Bank Digital Currencies) permettrait de réduire de près de 50 % le coût des transactions. Une réduction de moitié des frais sur les transferts de fonds représenterait près de 1 % du PIB de pays tels que le Salvador, la Gambie ou la Jamaïque (cf. Giesecke, G. Devrient, D. 2022. Financial inclusion across borders with retail Central Bank Digital Currencies. White Paper.).
En simplifiant les systèmes de règlement et en réduisant le nombre d’intermédiaire, la CBDC ouvre la voie à des transferts de fonds plus rapides et moins coûteux. Le suivi des transactions participera à leur sécurisation tandis que des modèles de CBDC largement convertibles permettront de réduire les délais de transactions selon les accords régionaux et internationaux conclus. Pour de nombreux pays la question des transferts de fonds apparaît d’ailleurs clairement dans la genèse de leur projet de CBDC (UAE, Nigeria, Jamaïque, etc.).
Du côté des paiements gouvernementaux, la CBDC permettrait une accélération de la digitalisation des administrations publiques via des versements de salaires, pensions ou des subventions sectorielles directement émis en CBDC. Ces versements s’inscriraient pleinement dans les stratégies de digitalisation de paiements des fonctionnaires initiées au Sénégal, au Togo ou encore au Niger.
Pour les flux à destination des individus et ceux à destination des entreprises, la CBDC ouvre la voie à un renforcement de la transparence, grâce au suivi des transactions et de l’efficience des politiques publiques, en accédant plus facilement aux populations enclavées. Une évolution qui participerait à renforcer la confiance envers les États et à offrir une plus grande visibilité sur l’utilisation de l’argent public.
La CBDC pourrait également jouer un rôle majeur sur la structuration de filière stratégique dans le cadre d’un déploiement plus ciblé. Elle apporterait une réponse directe aux enjeux de transparence et de répartition de la valeur auxquels sont confrontés de nombreux pays émergents et en développement. L’enregistrement de toutes les transactions offrirait un monitoring précis des chaines de valeur et des échanges réalisés sur ces dernières. Cet usage des CBDC s’inscrirait dans la continuité des recherches sur l’usage de la blockchain pour améliorer la traçabilité de certaines productions, notamment agricoles. Au-delà du potentiel ouvert par la blockchain, la CBDC offrirait en plus de la traçabilité des produits, la possibilité d’une meilleure application des normes de redistribution des revenus sur des filières cibles.
L’adoption des CBDC pourrait ainsi s’avérer être un moteur de croissance à long terme. Pour autant l’intégration de cette nouvelle forme de monnaie et l’exploitation de ses potentialités dépendront fortement des garanties institutionnelles, sécuritaires, et politiques qui encadreront son déploiement.
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