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BearingPoint / La Participation citoyenne dans les pays en développement, catalyseur d’une meilleure gouvernance

24 octobre 2024
BearingPoint / La Participation citoyenne dans les pays en développement, catalyseur d'une meilleure gouvernance
De gauche à droite, les co-auteurs du nouveau livre blanc de BearingPoint, « Participation citoyenne dans les pays en développement » : Jean-Michel Huet, associé BearingPoint ; Chloé Chevrand, manager BearingPoint ; Olivier Darondel, senior manager BearingPoint. © DR - Cliquer sur la l’image pour l’agrandir.
La « bonne gouvernance » en Afrique a cessé de progresser, selon le dernier rapport de la fondation Mo-Ibrahim. Mais une participation citoyenne accrue pourrait-elle inverser la tendance ? Comment enclencher le cercle vertueux du dialogue entre les citoyens et les services publics ? Telle est la thématique d’un nouveau livre blanc de BearingPoint…

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par Jean-Michel Huet, associé BearingPoint
Olivier Darondel, senior manager BearingPoint
Chloé Chevrand, manager BearingPoint

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La participation citoyenne désigne toute pratique qui consiste à associer les citoyens au processus de décision politique, en dehors des grands rendez-vous électoraux. Elle représente un levier clé pour le développement sociétal des pays, notamment les pays en développement en renforçant la transparence, l’efficacité et la redevabilité des gouvernements. Elle permet d’intégrer les citoyens dans les processus décisionnels et favorise ainsi la mise en œuvre de politiques publiques et de services publics au plus proches des besoins des citoyens.

Cette démarche repose sur l’accès à l’information, pied de voûte pour la mise en place de toute forme de participation inclusive. Cependant, et en particulier dans les pays en développement, ce facteur reste un obstacle majeur, en particulier en raison de la fracture numérique et des barrières politiques et sociales, telles que la désinformation, le manque de liberté de la presse ou bien la marginalisation de certains groupes de citoyens.

C’est le cas notamment du continent africain où des défis importants demeurent en matière d’infrastructures numériques et donc de connectivité des populations. En 2022, seulement 28 % des africains habitant en zone rurale disposent en effet d’un accès à Internet, pour 60 % dans les zones urbaines.

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Accroître la transparence
des décisions publiques

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Malgré tout, la participation citoyenne tend à émerger dans le monde, y compris dans les pays en développement, avec la mise en place de dispositifs de concertation et de co-construction, comme les budgets participatifs, consultations publiques et forums citoyens, permettant d’accroître la transparence des décisions publiques, et d’assurer une meilleure adaptation des politiques aux besoins réels de la population. L’essor d’outils digitaux, comme les Civic Tech, Gov Tech et les initiatives d’Open Government est par ailleurs un catalyseur pour accroître l’engagement citoyen et la mise en place d’un dialogue plus direct avec les citoyens.
Dans ce contexte, de nombreux pouvoirs publics nationaux et locaux souhaitent tenter de « réinventer » la fabrique des politiques publiques, en sollicitant directement les citoyens.

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Renforcer le lien entre
citoyens et décideurs

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Pour ces acteurs, le succès des démarches participatives repose sur deux prérequis majeurs : la volonté et l’organisation.

La première est évidemment incontournable, pour que la participation permette de renforcer le lien entre citoyens et décideurs : les politiques doivent être prêts à déléguer réellement une part de leur pouvoir décisionnaire aux citoyens dans une logique de transparence, d’inclusivité, et de redevabilité, ce qui demande un réel changement de paradigme et de façon de penser les politiques publiques.

Par ailleurs et comme souvent, la bonne volonté ne suffit pas : il est en effet essentiel pour les ministères ou collectivités locales de suivre une démarche structurée pour que les démarches participatives soient impactantes et efficaces.
Outre l’importance de se doter d’une vision claire et d’une organisation adéquate, suivre une méthode structurée et précise est essentiel : c’est elle qui permettra de préparer, d’exécuter, puis d’évaluer les démarches participatives en s’appuyant sur l’ensemble des acteurs locaux pertinents – notamment ceux issus de la société civile.

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Des groupes exclus
ou sous-représentés

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Par ailleurs, adopter une démarche structurée permet d’appliquer les principes clés de la participation citoyenne, à savoir la sincérité de la démarche, la neutralité ou encore l’inclusivité et la représentativité des citoyens. Dans la plupart des pays africains, certains groupes de la population restent aujourd’hui exclus ou sous-représentés dans la vie politique, tels que les femmes, les jeunes, les populations rurales ou encore les classes sociales les plus pauvres, principalement en raison de normes culturelles restrictives. Dans ce contexte, la participation citoyenne doit s’atteler à représenter tous les citoyens, pour prendre des décisions répondant aux besoins de toutes et tous.

Dans cette démarche, les pouvoirs publics des pays en développement peuvent par ailleurs compter sur l’appui des bailleurs internationaux : la Banque Mondiale, l’Agence Française de Développement et bien d’autres ont fait de l’engagement avec les citoyens une de leurs priorités. Partenaires privilégiés des pouvoirs publics locaux, ils les appuient pour mettre en œuvre des démarches participatives ; et veillent aussi à consulter les citoyens dans le cadre des projets d’infrastructures ou d’accès aux services essentiels (ex : eau, santé, éducation) qu’ils financent.

La participation citoyenne est en effet devenue un enjeu majeur, et doit permettre de financer des projets réellement adaptés aux besoins locaux et en évitant des impacts négatifs sur les communautés, notamment celles marginalisées. Un collectif de plus d’une centaine d’Organisations de la Société Civile ont ainsi appelé la Banque Mondiale à augmenter encore son niveau d’ambition en matière de consultation des citoyens dans les projets, illustrant les défis auxquels peuvent faire face les bailleurs.

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La mise en œuvre
concrète de projets

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Aujourd’hui, de nombreuses initiatives de participation citoyenne ont été amorcées dans le monde, en particulier dans les pays en développement où la participation citoyenne vient répondre à des enjeux clés. Ces initiatives se divisent principalement en deux grandes catégories : d’une part, des projets d’amorçage ou de structuration des entités publiques pour mettre en place la participation citoyenne ; d’autre part, la mise en œuvre concrète de projets qui répondent à des enjeux de transparence ou de mobilisation citoyenne.

Un exemple de projet d’amorçage a été celui de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA), dans la définition de sa méthodologie de participation citoyenne et dans sa structuration interne. Ce projet, financé par l’Agence Française de Développement (AFD), visait à transformer la relation entre la mairie et les citoyens en renforçant leur implication dans les décisions publiques locales. Il s’est déroulé en deux phases principales : un diagnostic de l’environnement local permettant d’identifier les spécificités et relais d’influence, suivi par la co-construction d’une méthodologie de participation citoyenne propre à la CUA. Enfin, le projet s’est terminé avec la structuration interne des équipes afin de définir une organisation permettant de cadrer et mettre en œuvre de manière effective la participation citoyenne au niveau de la mairie. Ce processus a enfin permis de concevoir un « contrat social » engageant la mairie à assurer une meilleure redevabilité et à adapter les infrastructures publiques aux besoins réels des citoyens.

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Les bailleurs de fonds,
des partenaires clés

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Par ailleurs, les projets de mise en œuvre concrète des dispositifs sont aujourd’hui multiformes en fonction du niveau d’ambition des pouvoirs publics (de l’information à la co-construction), des géographies, des finalités (mise en place d’un nouveau service, d’une stratégie sectorielle, d’un nouveau projet de loi etc.). On peut citer par exemple le programme d’amélioration des conditions de vie des bidonvilles (PPAB) de l’ONU ou encore le projet PRODECID de la GIZ visant à promouvoir la décentralisation et l’accès aux infrastructures et services de base.

Dans cet exercice de structuration tout comme dans l’exercice de mise en œuvre concrète des initiatives, les bailleurs de fonds peuvent ainsi être des partenaires clés des institutions publiques, en leur apportant les financements et l’appui technique nécessaire pour enclencher et mettre en œuvre de manière pérenne cette transformation. Le besoin est réel, l’enjeu est de savoir la forme qu’elle prendra à l’avenir dans les pays en développement, et l’impact que pourra avoir cette participation citoyenne dans le renforcement du lien de confiance avec les citoyens ou dans l’amélioration des services publics, il est aujourd’hui trop tôt pour le dire…

Télécharger le Livre blanc
ci-dessous :

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LA XVe CONFÉRENCE DES AMBASSADEURS AFRICAINS DE PARIS se tiendra le MARDI 26 NOVEMBRE 2024,
sur le thème :

« Les réalisations et projets de réseaux ferrés,
infrastructures d’avenir pour l’Afrique »

> SEM Alaa YOUSSEF, Ambassadeur d’Égypte
> SEM Mohamed Yahya TEISS, Ambassadeur de Mauritanie
> SE Mme Guilhermina PRATA, Ambassadeure de l’Angola
ont déjà confirmé leur participation au panel.

Candidats panélistes experts et entreprises sponsors souhaitant participer, faites-vous connaître auprès de : contact@africapresse.paris

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