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Aux XIe JNDA Bridge Africa de Paris / Kakim EL KAROUI : « La diaspora doit aussi être fière de ce qu’elle a accompli »
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par Desk Africapresse.paris (APP)
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Hakim El Karoui a d’abord évoqué la difficulté actuelle pour les diasporas africaines d’évoluer dans un contexte où les questions d’immigration sont au cœur des débats politiques. Il rappelle qu’il a créé le Club XXIe Siècle pour promouvoir la diversité dans la société française et illustrer que, malgré les discours d’échec, des réussites d’enfants d’immigrés existent bel et bien. Mais selon lui, plus on progresse sur l’échelle sociale, moins la différence est visible, même s’il faut encore « détruire bien des plafonds de verre ».
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Les mariages mixtes,
symbole d’ouverture
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Mais Hakim El Karoui souligne également l’ouverture de la société française, qui se reflète dans le nombre élevé de mariages mixtes. Selon les données de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, indique-t-il, la France est le pays européen où les mariages entre personnes d’origines diverses sont les plus fréquents. Cette dynamique, pour El Karoui, est un signe d’intégration, contrairement au modèle britannique, où les élites d’origines étrangères se marient entre elles, les portes de la « gentry » leur demeurant closes. Ainsi la France se caractérise-t-elle par des comportements de « mélange et d’ouverture ».
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La contradiction des discours
politiques et médiatiques
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Pourtant, cette ouverture sociale n’est pas reflétée dans les discours médiatiques et politiques. « Le pays réel est ouvert à la diversité », affirme El Karoui, tandis que les médias et les responsables politiques insistent sur des récits de fermeture, affirme-t-il. Cette contradiction crée un sentiment d’exclusion pour les enfants d’immigrés, qui subissent les discours répétitifs sur la nécessité de réduire l’immigration.
En contrepoint de ces discours, Hakim El Karoui souligne les conséquences néfastes d’une fermeture totale aux immigrés : « Bloquer l’immigration mettrait en péril des secteurs essentiels comme l’hôpital public, où environ 20 % à 25 % des effectifs sont d’origine étrangère. »
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L’importance de la contribution
des immigrés à la France
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L’essayiste explique aussi que la pyramide sociale française repose largement sur les apports des immigrés et de leurs descendants. En France, la diversité est présente à tous les niveaux des métiers essentiels, qu’il s’agisse des soignants, des auxiliaires de vie, des ouvriers du BTP, du transport, de la logistique, etc. Une réalité qui ne saurait être déniée.
Cette situation donne parfois lieu à des paradoxes, comme celui d’une immigration essentielle au maintien des services, mais mise en question par les politiques. Une thématique qui lui a inspiré une dystopie, confie-t-il, où il imagine les conséquences de politiques de fermeture stricte aux immigrés : une société au bord de l’effondrement…
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Une intégration complexe
pour les jeunes générations
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L’écrivain se penche également sur les défis d’intégration propres aux enfants d’immigrés, confrontés aux attentes de leurs familles et aux valeurs françaises, deux injonctions assez souvent opposées. Ainsi, explique-t-il, dans les quartiers populaires, les jeunes se retrouvent dans des « territoires où l’on réinvente une culture d’origine », ce qui entraîne parfois des difficultés identitaires. Leurs réussites existent, mais des défis demeurent, notamment dans le domaine scolaire, où les garçons issus de ces communautés connaissent un surcroît d’échec, par rapport aux filles, qui réussissent davantage.
Hakim El Karoui alerte aussi sur le fait que l’inégalité des territoires exacerbe les tensions, poussant les jeunes à s’installer dans des zones où le coût de l’immobilier est plus accessible, mais où les opportunités professionnelles et éducatives peuvent être limitées. Ces dynamiques sociales sont à l’origine d’une concentration géographique et d’un déséquilibre des chances.
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Un paradoxe démographique
et une concurrence accrue
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Face à l’avenir, Hakim El Karoui considère la question démographique comme un défi majeur pour l’Europe. Tandis que l’Afrique est confrontée à une croissance rapide de sa population, l’Europe, elle, vieillit et enregistre un déficit de renouvellement générationnel. Selon lui, cela conduira probablement à une concurrence accrue entre pays européens pour attirer les travailleurs immigrés.
Pour le consultant, la diaspora africaine doit s’organiser pour peser dans le débat public et promouvoir une intégration réussie, en dépit des obstacles. « La diaspora doit aussi être fière de ce qu’elle a accompli », conclut-il, rappelant que l’avenir de la France et de l’Europe pourrait bien dépendre de leur capacité à reconnaître et à valoriser l’apport des populations immigrées.
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