AfricaPresse.Paris

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Propos recueillis par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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APP – Que pèse aujourd’hui le département Afrique de l’Agence Française de Développement, dont vous venez de prendre les rênes ?

Sandra KASSAB - Après un parcours d’une vingtaine d’années au sein du groupe Agence Française de Développement, j’ai rejoint et pris la direction du département Afrique qui est la région prioritaire du groupe AFD, où a été menée en 2024 une forte activité.
Je le souligne pour ce que cela signifie en termes d’engagement et de volonté de continuer à soutenir nos partenaires sur le long terme, y compris en cette période de fortes turbulences que nous connaissons.

En 2024, l’activité du groupe AFD a, en effet, été portée à 5,5 milliards d’euros de financement pour le continent africain, y compris avec l’activité de Proparco, dédiée au financement du secteur privé, et notre filiale de coopération technique qu’est Expertise France. Notre engagement reste donc fort malgré une conjoncture internationale des plus complexes.

APP – Quelles sont aujourd’hui vos priorités ?

Sandra KASSAB – C’est trop tôt pour vous faire des annonces ou des confidences. Mais je peux vous dire que j’ai rejoint ce poste avec beaucoup d’enthousiasme et une volonté de me déplacer tout d’abord pour observer les dynamiques en cours et rencontrer nos partenaires sur le terrain, dialoguer avec eux et débattre de la manière dont ils souhaiteraient que nous continuons à les accompagner en financements, mais aussi en partenariats techniques.
L’idée-force que nous portons est de trouver de nouveaux partenariats pour toujours mobiliser davantage d’acteurs afin de soutenir des investissements solidaires et durables en Afrique. La transition énergétique est un immense volet de ce défi.

Nous avons aussi des partenariats, qui sont moins connus, sur le champ des aménagements urbains et l’on travaille ainsi avec de nombreuses municipalités africaines, comme par exemple à Porto Novo, au Bénin. C’est le cas dans d’autres régions : j’étais ce matin encore avec des partenaires sud-africains de la province du Cap qui ont également des projets ambitieux dans ce domaine.

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« Que les talents africains puissent
trouver des opportunités d’emplois »

APP – L’AFD n’est-elle pas également engagée sur un important volet social ?

Sandra KASSAB – Parfaitement. Que ce soit sur un accès plus inclusif pour les femmes et les jeunes, que ce soit sur les questions d’éducation et de formation professionnelle pour que les ressources humaines et les talents africains puissent trouver des opportunités d’emplois dans des filières porteuses qui sont le cœur vibrant de cette démarche de durabilité.

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APP – Quels sont vos prochains déplacements ?

Sandra KASSAB – Je me suis déjà rendue en Égypte, en Côte d’Ivoire et au Bénin. Je prévois de revenir en Côte d’Ivoire pour les assemblées annuelles de la BAD (Banque Africaine de Développement) et d’aller également en Afrique Centrale (en RDC et au Congo Brazzaville) dès le mois prochain. Je laisserai peut-être passer la période estivale pour aller à l’automne en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Avec toujours la même idée d’être à l’écoute de nos partenaires et les mêmes priorités : l’engagement climat de l’AFD est clair, comme l’est également la cohésion sociale.

Notre cœur d’activités et le cœur de notre mandat sont clairement énoncés. Et, pour autant, je pense que l’on essaie d’être agile, de co-construire les projets et les programmes de financements avec nos partenaires et de nous adapter aussi à leurs besoins prioritaires. Il nous faut identifier dans chaque pays les secteurs qui méritent notre attention. C’est pourquoi je ne veux pas vous énumérer une liste à la Prévert de secteurs mais effectuer plutôt une démarche partenariale en fonction de leurs priorités.

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« La France est aussi active
pour former des coalitions »

APP – Le climat et la transition énergétique restent donc vos priorités ?

Sandra KASSAB – C’est exact. Il ne faut pas se détourner de l’enjeu climatique. Nous sommes et voulons rester la première banque publique de développement engagée à 100 % pour le climat et la transition énergétique. En dépit du retour d’une certaine brutalité dans les rapports économiques et commerciaux, de la guerre en Ukraine et des rapports de forces dans les relations commerciales internationales plus concurrentielles, impulsées par Donald Trump et la nouvelle administration américaine, nous devons garder le cap à ce sujet.

APP – Quelles sont les prochaines échéances importantes en ce domaine ?

Sandra KASSAB – Il y a avant tout la prochaine COP de Bellem, au Brésil, à l’automne. Nous avions le week-end dernier à Paris le Forum « Solution for Change » qui s’intéressait aux innovations liées aux changements climatiques et nous allons avoir le Sommet de l’UNOC sur la biodiversité marine et l’océan en juin prochain à Nice.

La France, qui organise beaucoup de sommets à ce sujet, est aussi active pour former des « coalitions » et mettre en commun des solutions financières et techniques des innovations qui existent . C’est probablement une force et une influence de notre pays et l’on essaie – nous, l’AFD – d’apporter notre pierre d’opérateur en travaillant avec nos partenaires internationaux sur des solutions concrètes de développement durable et d’investissements solidaires. Ce sont des opportunités pour la France et pour l’Europe.

APP – Un dernier mot pour conclure notre entretien...

Sandra KASSAB – Ce sera pour souligner que nous sommes heureux de participer comme chaque année au Forum du CIAN et que l’AFD intervient ici dans un écosystème « Équipe France » avec d’autres opérateurs français, par exemple Bpifrance, qui travaillent comme nous à la promotion de l’investissement à l’international. C’est donc pour nous aussi une manière de rappeler notre rôle collectif.

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RÉSERVEZ LA DATE !

LA XVIII^e CONFÉRENCE DES AMBASSADEURS AFRICAINS DE PARIS (CAAP 18) se tiendra le MERCREDI 21 MAI 2025, à partir de 17 h, au Conseil supérieur du Notariat, 60 boulevard de La Tour-Maubourg, 75007 Paris, sur le thème :

« QUELS SONT LES AVANTAGES DE L’OHADA*
POUR LES 17 PAYS ADHÉRENTS D’AFRIQUE ? »

> Avec la participation au panel de S. E. M. Ahmad MAKAILA,
Ambassadeur du TCHAD.
> Et la présence effective de S. E. M. Isaie KUBWAYO,
Ambassadeur du BURUNDI.
NB - Le panel est en cours de constitution.

* L’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) est une organisation intergouvernementale créée le 17 octobre 1993 à Port-Louis (Île Maurice) par le Traité relatif à l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique. Elle regroupe aujourd’hui 17 États membres, principalement d’Afrique francophone, et vise à harmoniser le droit des affaires pour garantir la sécurité juridique et judiciaire, stimuler les investissements et favoriser le développement économique en Afrique

>>> Candidats panélistes experts et entreprises sponsors souhaitant participer, faites-vous connaître auprès de : contact@africapresse.paris

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