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#RAFparis - Anne BENADY (AFNOR) : « Les entreprises doivent s’emparer de l’économie circulaire avec des projets qui en déclinent toutes les dimensions »

30 novembre 2019
#RAFparis - Anne BENADY (AFNOR) : « Les entreprises doivent s'emparer de l'économie circulaire avec des projets qui en déclinent toutes les dimensions »
Contribuer au développement durable afin que les générations futures disposent de ressources suffisantes pour vivre : telle est la finalité de l’économie circulaire, thème d’un très intéressant atelier proposé lors des Rencontres d’affaires francophones & internationales, un forum organisé par Mission Internationale, jeudi 28 novembre, à Paris.

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Jean-Louis Alcaide, AfricaPresse.Paris (AP.P)
@jlalcaide1 | @PresseAfrica

Comment préserver notre planète qui pâtit gravement du dérèglement climatique, de la destruction de la biodiversité, l’accumulation des déchets, la réduction de ses milieux naturels, etc., et, à la fois, permettre à de très nombreux pays, notamment africains, de faire croître leur économie, créer des emplois et sortir de la pauvreté des milliards d’êtres humains toujours plus nombreux ? Si cette problématique paraît tenir de la quadrature du cercle, une première réponse semble devoir résider dans l’économie circulaire, seule capable de mettre en place un véritable développement durable. C’est ce qu’il ressort d’un très intéressant atelier proposé par l’AFNOR et la CPCCAF (Conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones), lors des Rencontres d’affaires francophones & internationales, un forum organisé par Mission Internationale, jeudi 28 novembre, à Paris.

Une toute nouvelle norme 100 % française,
baptisée XP X30-901

Mais, pour qu’elle soit vraiment efficace, il est nécessaire de bien cadrer cette économie circulaire, afin que certains ne fassent du « circularwashing  », comme d’autres du « greenwashing  ». C’est là qu’interviennent des organismes comme l’AFNOR, dont le rôle est notamment d’élaborer des normes en collaboration avec les professionnels, puis d’accorder des certifications aux entreprises qui veulent ce label.
Les experts de l’AFNOR ont donc élaboré, avec les professionnels, une toute nouvelle norme 100 % française, baptisée du joli nom de XP X30-901, « pour aider les entreprises à s’emparer du sujet et à déployer des projets qui en déclinent toutes les dimensions », a expliqué Anne Benady, chargée de projet Environnement & Économie circulaire à l’AFNOR.

Une boîte à outils

Même si certains groupes l’ont déjà bien compris, comme Suez à Meknès ou le spécialiste des revêtements de sols et surfaces de sports, Tarkett, ce n’est là qu’un début. « Il s’agit d’une première étape », a précisé Anne Benady, l’idée étant maintenant de « créer une boîte à outils » pour aider toutes les entreprises « à activer l’économie circulaire ». La France prend ainsi le leadership sur ce sujet stratégique, la plupart des « acteurs économiques l’ayant compris comme une opportunité de revisiter leur modèle à l’aune de l’urgence climatique et écologique ». En juin 2020 à Tokyo, les organismes de normalisation des différents pays vont confronter leurs visions afin de trouver un modèle et des domaines d’action communs à l’ensemble des acteurs de tous les pays du monde.

L’économie circulaire, c’est quoi ?

Mais au fait, c’est quoi l’économie circulaire ? « Il y a plus d’une centaine de définitions, même si on a tendance à la limiter à la gestion des déchets et du recyclage, remarque Anne Benady. Mais ce n’est vraiment pas cela. Tout le monde est d’accord pour dire que l’économie circulaire se définit en opposition à l’économie linéaire, celle où nous vivons et qui consiste à extraire les ressources naturelles renouvelables et non renouvelables, à les exploiter, les consommer puis à les jeter sans se préoccuper de l’impact de la fin de vie de ces produits et de ces matières ».
En fait, la définition française de cette économie circulaire « vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à limiter l’impact sur l’environnement tout en développant le bien-être des individus ». « C’est une vision française, humaniste du développement durable, souligne Anne Benady, qui s’inspire de la nature puisque celle-ci ne produit pas de déchets, elle réutilise ses ressources, se régénère sans cesse ». A partir de là, il s’agit donc de définir des règles communes pour agir de manière concrète.

Sept domaines d’action

L’AFNOR a donc retenu sept domaines d’action. Anne Benady détaille : « Les quatre premiers - approvisionnement durable, éco-conception, symbiose industrielle et économie de la fonctionnalité – concernent plutôt l’offre des acteurs économiques, tandis que les deux suivants – la consommation durable, l’allongement de la la durée d’usage – vise le comportement des consommateurs incités à réparer et réutiliser. Dans la dernière, en fin de boucle, on arrive à la gestion des déchets, au recyclage, à la gestion efficace des matières en fin de vie, en faisant en sorte qu’elles restent le plus longtemps possible dans le système économique ».
Et c’est là que se boucle la boucle : « La finalité de l’économie circulaire, c’est en effet de contribuer au développement durable, afin que les générations futures aient une planète Terre vivable et disposent de ressources suffisantes pour vivre ».

Booster le développement durable

La prise de conscience de la nécessité de mettre en place un développement durable, « fait la une de nombreux rapports, a observé Fabrice Rigaux de la CPCCAF, et notamment de la Banque africaine de Développement et de beaucoup d’organismes africains et internationaux ». Or, pour booster ce développement durable, il est non seulement indispensable de populariser et faire comprendre les actions à entreprendre de l’économie circulaire, mais également à certifier les processus et les produits. C’est ainsi que les produits du Sud, notamment africains, pourront accéder aux centrales d’achat du Nord.
« C’est une question centrale, a insisté Fabrice Rigaux. Tant que la reconnaissance des référentiels professionnels à tous les niveaux ne sera pas complètement établie, on ne pourra pas garantir un développement durable, avec des rapports harmonieux ou presque entre le Nord et le Sud. La question de la certification renvoie donc à la durabilité économique locale et à la réduction de la pauvreté dans tous les pays » d’Afrique.

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