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Au Forum économique africain de Tunis (24-25 avril)

Anis Jaziri, Fondateur et SG du TABC : « Le déploiement en Afrique est vital pour les entreprises tunisiennes »

30 avril 2018
Anis Jaziri, Fondateur et SG du TABC : « Le déploiement en Afrique est vital pour les entreprises tunisiennes »
Tandis que le Premier ministre Youssef Chahed s’était envolé à Bruxelles pour y plaider l’asymétrie et la progressivité au bénéfice de la Tunisie dans le cadre des négociations de l’Aleca, Tunis accueillait les 24 et 25 avril son premier Forum économique africain (FEA). Un grand succès, et l’aboutissement d’un travail de plusieurs années accompli par des associations professionnelles de la société civile, et particulièrement le Tunisia-Africa Business Council (TABC), ainsi que nous l’explique Anis Jaziri, son Fondateur et Secrétaire général.


De Tunis, un article d’Alfred Mignot, AfricaPresse.Paris

« C’est la première fois que la Tunisie accueille en même temps les représentants de trente pays africains, dont neuf ministres et 150 personnalités. Des PDG, DG, directeurs de chambres de commerce et d’agences de promotions des investissements, tous décideurs économiques de haut niveau. Et autour d’eux, quelque 800 entrepreneurs ou cadres dirigeants tunisiens, bien décidés à (re)découvrir l’Afrique », se réjouit Anis Jaziri, fondateur et Secrétaire général du Tunisia-Africa Business Council (TABC)

« C’est un événement d’importance », souligne-t-il encore, tout à son plaisir de constater la forte affluence aux différentes conférences thématiques ainsi qu’aux rendez-vous BtoB, en ce mardi 24 avril, dans les salons de l’Hôtel Laico, un tout nouveau cinq étoiles à Tunis.

Le résultat de trois années de lobbying et de plaidoyer

Et si Anis Jaziri affiche autant sa satisfaction, c’est qu’il considère, tout comme les autres membres du Comité exécutif du Tunisia-Africa Business Council, que « le déploiement en Afrique est aujourd’hui vital pour les entreprises tunisiennes ».

« Certes, concède-t-il, l’Europe représente aujourd’hui 75 % de nos échanges commerciaux, et c’est une réalité qu’il nous faut consolider. Mais l’Afrique présente un potentiel immense ! Et si aujourd’hui elle est fort heureusement devenue la priorité des autorités tunisiennes, cela représente pour le TABC le résultat de trois années de lobbying et de plaidoyer que nous avons déployé auprès des gouvernants. »

Ainsi, le premier Forum économique africain de Tunis est-il l’un des aboutissements de ce travail, avec l’objectif clair de faire connaître aux décideurs africains les savoir-faire d’excellence de la Tunisie.

« Les thèmes que le Comité de pilotage [présidé par l’économiste et entrepreneur Radhi Meddeb, commissaire général du FEA, ndlr] a retenu pour les conférences du Forum identifient en fait les compétences et les domaines où la Tunisie peut apporter une contribution significative à l’enrichissement des chaînes de valeur que nous voulons partager avec l’Afrique, dans une démarche gagnant gagnant et de long terme. Ce sont les infrastructures et les BTP, la santé, l’enseignement supérieur, les technologies de l’information et de la communication (TIC) et l’agro-industrie. Cinq secteurs où les compétences tunisiennes sont réelles et reconnues. »

« TABC est une ONG entièrement tournée vers l’action ! »

La Tunisie ne manque donc pas d’atouts pour intensifier sa projection vers la « profondeur » des pays africains. Son volontarisme, pour être relativement récent, se traduit déjà très concrètement par l’établissement de nouvelles ambassades et représentations du CEPEX [Centre de promotion des exportations] en terre subsaharienne, par l’ouverture de nouvelles lignes aériennes de Tunisair pour desservir six capitales africaines supplémentaires, par le tracé de nouvelles voies maritimes…

« Tout cela a pu se faire assez rapidement car nous avons gagné la première bataille, celle du plaidoyer. Aujourd’hui, l’intérêt économique vital de la Tunisie pour l’Afrique fait consensus. Nous ne sommes d’ailleurs plus dans la posture d’un club de réflexion, TABC est une association entièrement tournée vers l’action ! »

C’est ainsi – autre exemple d’aboutissement du travail accompli – que lorsque TABC organise des missions exploratoires d’entreprises dans des pays sub-sahariens, un ministre est toujours là pour accompagner la délégation d’entrepreneurs – Slim Feriani, ministre de l’Industrie et des PME, participera à la mission de prospection multisectorielle au Sénégal, programmée du 30 avril au 4 mai.

Un nouveau chantier, le financement des PME

Le consensus et une certaine logistique étant deux avancées désormais acquises, le TABC a d’ores et déjà ouvert d’autres chantiers, comme celui du financement. L’enjeu est en effet énorme : si l’on considère que l’Afrique peut créer une richesse de 2 000 milliards de dollars supplémentaires en simplifiant les règles du commerce et de l’investissement intérieur – alors que le commerce intra-africain ne représente aujourd’hui que 13 % de l’ensemble des échanges internationaux du Continent – le déficit actuel de financement est estimé à près de 50 milliards par an, selon le rapport produit par la CEA (Commission Économique pour l’Afrique de l’ONU) en mars 2015, et intitulé « Financements novateurs et transformation économique en Afrique ».

« C’est en nous rendant à la rencontre des entrepreneurs que nous avons identifié cette réelle difficulté, relève le Fondateur et Secrétaire général du TABC. Nous mettons en œuvre plusieurs actions pour avancer en ce domaine. Par exemple, en février dernier à Gammarth, nous avons organisé le FITA (Financing Investment and Trade in Africa).

L’objectif est de faire bouger notre réglementation trop contraignante et faire bouger aussi les banques tunisiennes. Car nous considérons que toute startup ou autre entreprise tunisienne bénéficiant du soutien d’un fonds d’investissement ou d’une banque doit avoir la liberté d’aller aussi investir ailleurs en Afrique.

Nous voulons faire de la Tunisie un hub africain de l’économie de la connaissance. Nous voulons que notre jeunesse puisse s’épanouir et montrer à l’Afrique ce que nous pouvons faire pour l’Afrique. Pour cela, il nous faut changer certains paradigmes obsolètes. C’est l’ambition du TABC.

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LIEN UTILE

Site du Tunisia-Africa Business Council (TABC) : http://www.tabc.org.tn/

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