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#AmbitionAfrica - Philippe Dubois (Société Générale) : « Nous avons environ 30 000 clients PME en Afrique et l’ambition très forte d’accompagner le marché »

6 octobre 2021
#AmbitionAfrica - Philippe Dubois (Société Générale) : « Nous avons environ 30 000 clients PME en Afrique et l'ambition très forte d'accompagner le marché »
Directeur Corporate Afrique, Méditerranée et Outre-mer de la Société Générale, Philippe Dubois est depuis 2019 à la tête de la direction du marché des entreprises. Il est notamment chargé du programme « Grow With Africa » qui vise à accompagner une croissance africaine durable. « C’est notre métier de prendre des risques », affirme-t-il…

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Propos recueillis par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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APP - Partenaire de #AmbitionAfrica depuis la première édition en 2018, la Société Générale s’intéresse toujours à l’Afrique dont beaucoup d’autres banques françaises se retirent... Que représente pour vous ce marché africain, où vous êtes présent depuis plus 100 ans ?

Philippe DUBOIS – La Société Générale a en effet une longue histoire en Afrique, où nous sommes depuis plus de 100 ans au Maroc et plus de 50 ans au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, 30 ans en Guinée.

Nous sommes présents au travers de 17 filiales et 2 bureaux de représentation, au Kenya et en Afrique du Sud. Nous avons donc une empreinte africaine très forte et très ancienne. Nous travaillons sur ce continent avec des filiales qui couvrent tous les métiers de la banque.

L’Afrique compte d’autant plus pour la Société Générale qu’à cette empreinte puissante et locale on associe aussi une compétence internationale qui vient la compléter par le biais des métiers de la banque d’investissement : les financements de projets, les financements du commerce extérieur qui accompagnent soit les grands clients, soit les États africains – et pas seulement dans les pays où nous sommes présents – pour financer nos projets de développement.

Nous avons donc une forte empreinte locale et une forte expertise globale qui s’associent pour servir nos clients sur un spectre très large en Afrique.

APP – Peut-on faire le point de votre implantation actuelle ?

Philippe DUBOIS – Avec 19 filiales-pays, où nous sommes présents, nous avons plus de 4 millions de clients, plus de 1 000 agences et 13 000 collaborateurs locaux. Sans oublier près de 200 000 entreprises, qui sont là aussi sur tout le spectre de cette clientèle – TPE, PME et grandes entreprises – ce qui nous permet de couvrir tous les marchés.

APP - Et quels sont vos prochains objectifs sur le Continent ?

Philippe DUBOIS – Grâce à cette empreinte très forte, nous accompagnons le Continent dans sa croissance et notre stratégie est de continuer à le faire. Le Continent va connaître une croissance importante, après la crise actuelle liée à l’épidémie de Covid, et notre premier objectif est donc de continuer de croître, au travers notamment nos activités de financement dans les pays, où nous sommes présents, à l’appui de nos filiales. Et cela nous le faisons _ pour la partie Corporate que je connais plus – par des axes que nous allons identifier avec le programme « Grow With Africa ».

APP – « Grow With Africa », c’est d’ailleurs un programme spécifique, que vous pilotez personnellement, pour accompagner la croissance africaine ?

Philippe DUBOIS – Absolument. C’est un programme pour accompagner la croissance africaine dans une optique de développement durable. Nous avons donc identifié les leviers sur lesquels nous pouvions être le plus efficaces.

Nous avons quatre piliers :

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1/ Le financement des infrastructures

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Le financement des infrastructures est fondamental pour l’Afrique, car ce sont des besoins de financement colossaux pour lesquels les acteurs publics et privés ont beaucoup à faire.

Nous avons donc mis en place trois plate-formes de financement structurées à Abidjan, à Casablanca et à Alger, avec des experts qui vont structurer les opérations de financement de projets pour accompagner nos grands clients ou même des États.

Nous finançons ainsi la construction d’autoroutes, de bâtiments à forte efficacité énergétique, des usines ou entreprises de traitement d’eau ou de traitement de déchets... Ce programme est très ambitieux et nous avions collectivement comme objectif de faire croître nos encours de crédits sur ces opérations de 20 % entre 2018 et 2021, et nous avons atteint cet objectif en 2020. On va d’ailleurs le renouveler pour la période 2022/2025, car c’est très important pour le Continent.

On travaille aussi sur l’environnemental et la transition énergétique. On finance ainsi des barrages au Cameroun et on a par exemple de beaux projets de stations photovoltaïques à Madagascar. Sur le social, enfin, avec le financement du CHU de Cotonou, au Bénin.

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2/ L’accompagnement des PME

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Nous avons environ 30 000 clients PME dans notre portefeuille en Afrique et une ambition très forte pour accompagner le marché des PME et notamment la croissance démographique de l’Afrique et favoriser l’emploi sur le Continent. À Ambition Africa, je participerai d’ailleurs mercredi prochain à un panel sur ce thème intitulé : « Accès au financement. Quelles solutions pour les PME africaines ? ».

Nous avons donc un dispositif double : un dispositif classique pour accompagner les PME qui ont déjà une structure qui leur permette de recevoir du crédit, et nous avons mis en place par ailleurs des « Maisons des PME » dont on va reparler...

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3/ L’inclusion financière

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Nous travaillons ainsi avec des grands instituts de microfinance que nous finançons, et au capital desquels nous sommes parfois aussi, pour les accompagner dans leur développement auprès des petits artisans et petits commerçants, qui sont encore dans le secteur informel et n’ont pas accès aux crédits bancaires. Nous avions fixé comme objectif de doubler nos encours en faveur de ces établissements, ce que nous sommes en passe de réaliser en 2022 avec plus de 100 millions d’euros d’engagement.

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4/ Le financement innovant

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Cela est orienté vers le financement de l’énergie « hors réseaux », notamment en Côte d’Ivoire pour financer la production autonome d’électricité en zone rurale. On déploie maintenant ce quatrième pilier vers l’agri-business pour accompagner toute la chaîne de valeurs dans ce domaine – agricole, agro-industriel et agro-alimentaire – notamment la structuration de grandes filières agricoles. Nous cherchons avec nos partenaires à trouver des solutions. C’est de l’innovation, car il n’est pas facile pour une banque de trouver des moyens de financer des coopératives agricoles.
Nous travaillons enfin sur tout ce qui est économie bleue : comment accompagner le développement vertueux de la pêche, comment travailler à la préservation des océans.

Ces autres axes là, qui ne couvrent pas toutes nos activités bien évidemment, constituent cependant nos priorités pour que le groupe Société Générale soit en mesure d’accompagner le développement durable en Afrique là où il en a besoin.

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« C’est notre métier
de prendre des risques »

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APP – Qu’en est-il des « Maisons des PME » que vous évoquiez ?

Philippe DUBOIS – Ce sont des lieux d’accueil assez originaux pour les entrepreneurs. Et notamment pour les femmes entrepreneures qui sont encore dans le secteur informel mais qui ont besoin d’être accompagnées pour entrer dans le secteur formel et faire croître ainsi leur entreprise en créant de l’emploi et de la croissance.

Nous avons ouvert la première Maison des PME en novembre 2018 à Dakar (Sénégal) et, depuis, nous en avons ouvert sept autres : à Cotonou (Bénin), à Ouagadougou (Burkina Faso), Douala (Cameroun), Abidjan (Côte d’Ivoire), Accra (Ghana), Conakry (Guinée) et à Antananarivo (Madagascar).

Avec à chaque fois des partenaires très importants comme l’AFD ou Bpifrance, mais aussi des partenaires locaux comme des juristes, des experts comptables et des instituts de formation pour accueillir ces entrepreneurs et les aider à structurer leurs activités leur permettant d’entrer dans le secteur formel et d’avoir accès de fait aux crédits bancaires.

Les PME représentent en effet 80 % des entreprises en Afrique et 70 % de l’emploi dans le monde rural. L’enjeu est donc considérable. Et cela, nous le faisons gratuitement.

APP – L’Afrique est pourtant encore très peu bancarisée avec un taux qui avoisine en moyenne seulement les 20 %... Au regard des opportunités de développement, la Société générale a donc fait le choix de prendre des risques ?

Philippe DUBOIS – Oui, c’est notre métier de prendre des risques. L’Afrique présente des risques comme bien d’autres continents. Il est clair que nous avons choisi d’être en Afrique, où nos encours de crédits globaux sont de l’ordre de 20 milliards d’euros, et de nous y développer. Nous le faisons car nous connaissons bien l’Afrique avec plus de 13 000 collaborateurs sur place dans nos directions régionales, des banquiers du Continent qui sont des experts et connaissent très bien leur marchés, ce qui nous permet d’apprécier dans de très bonnes conditions la maîtrise « risques ».

Cela nous distingue sans doute de certains de nos confrères, pas assez présents sur le Continent pour disposer de ce socle de compétences qui est le nôtre, avec parfois des positions de leaders. C’est ainsi que nous sommes la première banque privée en Côte d’Ivoire, au Cameroun et en Algérie, et le premier groupe international privé au Maroc. Cette connaissance du marché est donc réelle et performante.

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 5-6 octobre 2021
MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES

139, rue de Bercy - Paris 75012
Métro : lignes 14 – 6 (Station Bercy)

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Tarif unique : 350 € HT

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Mardi 5 octobre 2021 : de 8 h à 19 h
Mercredi 6 octobre 2021 : de 9 h à 17 h
Arriver avec 30 minutes d’avance. Vous aurez à présenter votre carte d’identité.

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