#AmbitionAfrica - Léonard Khattari (JC Decaux), à la table ronde sur la mobilité urbaine : « L’Afrique, c’est 2 % du parc automobile mondial et 20 % de mortalité ! »
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D’ici à 2050, 60 % des Africains seront citadins, selon plusieurs études prospectives concordantes. À la surpopulation citadine viendra donc s’ajouter la problématique de la mobilité urbaine. Quelles stratégies mettre en œuvre pour relever le défi de la mobilité urbaine en Afrique, c’était l’objet d’une table ronde organisée au premier jour du forum #AmbitionAfrica, à Paris-Bercy (30-31 octobre).
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Carmen Olga Féviliyé, AfricaPresse.Paris
@FeeFeviliye | @PresseAfrica
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Ibou Diouf, responsable du Programme de Politiques des transports (SSATP) au sein de la Banque mondiale, a mis en exergue les grands défis de ce secteur en Afrique. « Dans le cas de la mobilité urbaine, on parle de l’Afrique et non des Afriques », a-t-il expliqué, ajoutant que ce défi majeur n’épargne aucun pays sur le Continent et reste donc commun à tous.
Cinq principaux défis à relever
Ibou Diouf a égament mis en avant les difficultés auxquelles font face les Africains dans leur rapport à la ville : la difficile accessibilité physique et financière ; la sécurité ; la défiance, parce que l’offre de mobilité, non régulée, s’opère en plus dans un climat de concurrence déloyale ; la très faible prise en considération des considérations écologiques…
Reste que les villes étant les moteurs de la croissance, la mobilité est essentielle pour leur développement économique – mais encore faut-il la financer. Sur cette question, la Banque mondiale se positionne en revendiquant une gouvernance transparente et coopérative de la part des opérateurs qui la sollicitent. Cela étant acquis, l’institution demande de planifier les systèmes de transport et la mixité urbaine afin qu’ils répondent aux critères de durabilité. Elle demande enfin une intégration tarifaire, a expliqué Ibou Diouf
Quand les entreprises apportent
une part de la solution…
Heetch, plateforme française de VTC en Afrique, propose une solution « conviviale » via son application mobile et des « chauffeurs pros, disponibles 24/7 ». Teddy Pellerin, son président directeur général, a expliqué comment la stratégie de Heetch a visé à s’adapter aux besoins spécifiques des villes africaines : « Le service est différent selon les pays. On propose des solutions qui répondent aux problèmes de la ville. Par le numérique, le résultat est plus efficient. C’est une solution technologique qui répond à l’activité informelle dans le secteur, ce qui apporte une sécurité face aux accidents et aux agressions. »
Le PDG a conclu son intervention en considérant que le défi reste de rendre formels certains pans du secteur. La start-up française est présente au Maroc, au Cameroun et au Sénégal.
Selon Léonard Khattari, directeur régional Ouest et Centre Afrique de JC Décaux, « l’Afrique, c’est 2 % du parc automobile mondial et 20 % de mortalité ! » Cela nécessite de sensibiliser les populations à la sécurité routière. « Ce que nous faisons », a-t-il relevé, estimant que « les réponses apportées par des entreprises contribuent à relever le défi ».
Charles Hinga, secrétaire d’État kenyan au Logement et au Développement Urbain, a cité en exemple la ville de Nairobi, capitale et plus grande ville du Kenya, qui connaît une démographie croissante, tandis que le pays atteindra en 2050 un taux d’urbanisation supérieur à 50 %.
Après avoir décrit les solutions mises en œuvre à Nairobi – émission de 15 000 plaques d’immatriculation par mois, construction des infrastructures les plus chères, etc. –, Charles Hinga a également mis l’accent sur l’importance de faire du transport urbain et du logement une priorité de l’aménagement urbain. Pour lui, il est impératif d’aller vers un transport urbain bien intégré aux zones de logement, tout en s’assurant que le système de transport soit innovant, sûr et abordable en termes de prix.
« En matière de mobilité urbaine, la question est : comment amenons-nous l’égalité sur les routes ? » s’est enfin interrogé Charles Hinga. Un défi majeur s’il en est, mais qui ouvre la voie à de nombreuses opportunités, comme dans bien d’autres secteurs d’activité en Afrique.
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LIEN UTILE
– Site AMBITION AFRICA 2019
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