#AmbitionAfrica / Laetitia VAGNER (Intertek France) : « L’implication forte des équipes de Business France nous met en confiance vis-à-vis de l’Afrique ! »
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Propos recueillis par Alfred MIGNOT, AfricaPresse.Paris (AP.P)
@alfredmignot | @PresseAfrica
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Votre siège et situé dans l’Eure mais votre maison-mère est une entreprise anglaise, plus que centenaire ! Ainsi l’on peut observer au fil du temps un élargissement de vos missions, depuis la certification technique jusqu’à la prise en compte des contraintes réglementaires et sociétales – RSE, ODD… Rappelez-nous vos savoir-faire…
Laetitia Vagner – Intertek est une entreprise d’assurance qualité totale. Pas seulement pour vérifier en amont la qualité des processus de production, mais aussi durant celle-ci – au travers d’audits, de tests et de certifications –, et après, lorsque vous arrivez au stade de la commercialisation de votre produit, quel qu’il soit, de l’électrique au produit de grande consommation, par exemple.
Ainsi nous avons élaboré tout un dispositif pour aider les entreprises à commercialiser leurs produits. Le département GTS (Government & Trade services) s’occupe plus spécifiquement de la certification produit avant export, c’est-à-dire sa conformité au regard des standards et exigences des pays de destination.
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Votre objectif en participant à Ambition Africa ?
Laetitia Vagner – Nous avons notre rôle à jouer dans l’événement Ambition Africa car nous pourrons sensibiliser les candidats à l’exportation aux normes des pays de destination auxquelles ils devront se conformer. Cette contrainte n’est pas forcément évidente pour les exportateurs, particulièrement vers l’Afrique. Ils supposent souvent a priori que le respect des normes internationales est suffisant…
En réalité, la plupart du temps les pays de destination ont aussi des exigences spécifiques, nationales, qui parfois dépassent les normes internationales auxquelles les entreprises sont habituées. Il nous est donc demandé d’intervenir souvent à la dernière minute, en urgence, pour aider les entreprises à répondre à ces exigences.
Ce que nous souhaiterions, avec l’aide d’Ambition Africa, c’est de sensibiliser les exportateurs afin qu’ils prennent conscience de l’importance de ces démarches et les intègrent en amont dans leur projet d’exportation. Car contrairement à ce qui peut être souvent pensé, les exigences des pays africains sont loin d’être moindres par rapport à l’Occident.
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Une autre prestation aux entreprises exportatrices que vous revendiquez est de contribuer à « réduire les risques », sujet très sensible avec l’Afrique… Voulez-vous préciser en quoi cela consiste ?
Laetitia Vagner – Les exportateurs considèrent souvent les procédures de certifications aux programmes de conformité comme une contrainte supplémentaire dans leur démarche à l’exportation – il faut en effet compter de cinq à dix jours, selon les destinations. Mais il ne faut pas considérer cela comme une entrave supplémentaire, cela traduit la volonté légitime des gouvernements africains qui mettent en place ces programmes pour protéger les populations.
Très concrètement, c’est le cas par exemple de produits électriques à risques d’explosion, ou encore des produits alimentaires – rappelez-vous le scandale du lait frelaté pour bébés ; nous sommes acteurs dans cette prévention.
Cela renvoie aussi à la volonté d’affirmer que « l’Afrique n’est pas un dépotoir ». L’intention de ces programmes de conformité n’est pas de « punir » les exportateurs ou d’établir du protectionnisme, mais de protéger les populations. Intertek assume ainsi une mission d’écoute des deux côtés : d’une part, les besoins formulés par les gouvernements nationaux qui nous missionnent, et d’autre part ceux exprimés par les exportateurs, afin d’en proposer une synthèse opérationnelle.
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Justement, c’est à une table ronde dédiée au coût de la protection du consommateur que vous allez intervenir… Est-ce la première fois qu’Intertek participe à Ambition Africa ?
Laetitia Vagner – Oui ! J’ai plaidé pour cette participation d’Intertek, car personnellement je suis venue en éclaireur aux deux premières éditions d’Ambition Africa, et j’ai été impressionnée par l’offre de Business France, que je trouve bien construite, avec un réel échange. C’est du concret, et pas seulement de la théorie sur l’Afrique en 2030 ou 2040…
Bien sûr, les échanges n’aboutissent pas forcément toujours à une collaboration commerciale immédiate, mais l’implication forte des équipes de Business France est un atout qui met les acteurs de la scène internationale en confiance sur leurs projets pour l’Afrique. Nous sommes fier d’être sponsor de Ambition Africa 2020
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Votre participation active à Ambition Africa revêt-elle un sens particulier au regard de votre ascendance franco-nigériane, vous-même étant née à Lagos ?
Laetitia Vagner – Oui, exactement ! De cet héritage me vient la conviction que les différences sont importantes à conserver. Ces programmes de conformité sont un reflet de ces différences et d’une volonté de protection des personnes en fonction des difficultés et dangers de la consommation qui peuvent être rencontrés en Afrique, et qui ne sont pas les mêmes qu’en Europe. Cette vigilance est nécessaire.
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Quelles sont les ambitions de développement d’Intertek en Afrique ?
Laetitia Vagner – Depuis une quinzaine d’années maintenant, notre ambition globale en Afrique est d’être présent sur tous les programmes de conformité qui seront mis en place sur le Continent. C’est une perspective obligée dans un contexte de mondialisation où les consommateurs sont de plus en plus exposés, comme nous avons pu le constater avec la Covid-19.
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À quelle part de votre activité attachez-vous le plus d’importance : satisfaire aux exigences des gouvernements, ou faciliter le travail des exportateurs… deux injonctions qui peuvent parfois s’avérer antagoniques ?
Laetitia Vagner – La réponse n’est pas si simple, en effet ! Certes, nous ne sommes pas une entreprise caritative, assister les exportateurs est le cœur de notre activité. Ainsi nous avons à la fois une croissance économique à encourager et une dimension éthique à respecter… Ce qui est important dans notre métier, c’est la conjugaison de ces deux impératifs… donc d’œuvrer pour une croissance éthique.
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