Alioune NDIAYE, DG ORANGE Afrique-MO : « Grâce à l’alliance avec GIZ, ORANGE Afrique va former 20 000 jeunes au numérique et créer 8 000 emplois »
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Propos recueillis par Bruno FANUCCHI, AfricaPresse.Paris
@PresseAfrica
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Que signifie ce partenariat signé avec GIZ, l’agence allemande pour le développement, afin d’accélérer l’inclusion digitale en Afrique ?
Alioune NDIAYE – Je dois d’abord vous rappeler qu’Orange est présent dans dix-huit pays en Afrique et au Moyen-Orient, avec 120 millions de clients qui ont accès au service de la téléphonie et d’Internet. Et aussi 45 millions de clients qui utilisent Orange Monney. Un Africain sur dix est donc aujourd’hui client d’Orange.
C’est dire que nous sommes – avec les services que nous leur fournissons – au cœur de la vie des populations. Notre raison d’être, c’est d’être l’acteur de confiance qui donne à chacune et à chacun les clés d’un monde numérique responsable... Pour cela, il y a un certain nombre de barrières à lever. Les premières relèvent de notre cœur de métier, c’est-à-dire construire des réseaux pour couvrir l’ensemble des territoires, et que les populations puissent accéder à l’ensemble de nos services : téléphonie, internet et finances mobiles.
Dans le monde d’aujourd’hui, parmi les 4,5 milliards de personnes qui n’ont pas accès à Internet, 80 % sont quand même couverts par un réseau. Mais ils n’en ont pas l’accès car le terminal coûte cher, le niveau d’alphabétisation est faible. La Convention que nous signons aujourd’hui avec la GIZ (Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) représentée par Mme Kathinka Kurz – Responsable du programme de partenariats pour le Développement PPP – nous permet d’ouvrir Orange Digital Center, qui est un concept totalement innovant.
En quoi ce concept est-il original ?
Alioune NDIAYE – L’Orange Digital Center nous permet de regrouper sur un même lieu toute la chaîne de soutien aux startups et à l’innovation. C’est un lieu où l’on trouve une école du code, un Lab et un Orange Fab. On va donc de la formation des jeunes au numérique jusqu’à la création de la startup, en passant par l’accompagnement des porteurs de projets et l’investissement dans ceux-ci. C’est la spécificité de ce concept créé par Orange pour l’Afrique et le Moyen-Orient. Et ce projet original – dont chacun des quatre programmes s’adresse à un public spécifique – a inspiré le Groupe pour être déployé ensuite en Europe et en France.
Avec, à chaque fois, un important volet formation ?
Alioune NDIAYE – Cela commence, en effet, par la formation gratuite des jeunes au codage. Des jeunes qui, parfois, n’ont même pas le bac, mais qui sont motivés, intelligents, capables d’apprendre le coding et de développer des applications.
Après cette formation gratuite des jeunes, on accompagnons les startups par l’incubation. C’est-à-dire que nous les accueillons chez nous et qu’on les aide à monter en compétences. Et quand cela commence à fonctionner, avec Orange Fab nous aidons la startup à accélérer son activité.
Enfin, dernier maillon de la chaîne, nous proposons le financement avec Orange Digital Venture, qui est notre fonds d’investissement dédié à l’Afrique, pour 50 millions d’euros. Ce qui nous permet de financer ces startups-là.
Alioune NDIAYE et notre confrère Bruno FANUCCHI lors de leur entretien exclusif. © DR
« Après la Tunisie et le Sénégal, ce sera le tour
de la Jordanie, le Cameroun, l’Éthiopie et le Mali »
De quelle manière la GIZ, votre partenaire allemande, intervient-elle à vos côtés ?
Alioune NDIAYE – Notre partenaire met, quant à lui, 10 millions d’euros pour ouvrir quatorze Orange Digital Centers en Afrique, y compris dans un pays où nous ne sommes pas présent en tant qu’opérateur, l’Ethiopie – et c’est une nouveauté. Cela fait partie des engagements que nous avons pris chez Orange de développer l’inclusion digitale en Afrique et au Moyen-Orient. Y compris dans les pays où nous ne sommes pas opérateur de téléphonie mobile.
Ce contrat avec la GIZ court sur trois ans pour un montant total de 30 millions d’euros. L’avantage, c’est que nous avons le même objectif : l’inclusion numérique, la formation des jeunes ; puis pousser, aider et soutenir les jeunes dans tous les pays où nous sommes pour qu’ils aient un métier à haute valeur ajoutée. On est dans le digital et l’innovation, ce sont les nouveaux métiers de demain.
Avec quel objectif ?
Alioune NDIAYE – Notre ambition, c’est de former 20 000 jeunes en trois ans sur les quatorze pays et de créer – grâce à nos formations – quelque 8 000 emplois pour les jeunes à la recherche d’un premier emploi.
Ce processus est totalement gratuit. À l’issue de leur formation, nous aidons ceux qui veulent trouver un emploi, et ceux qui veulent développer leur propre projet, on les incube puis on les accélère.
Grâce à ce projet, nous sommes ainsi le seul accélérateur qui donne du business aux startups. C’est l’originalité de ce projet Orange Fab du Groupe Orange. Ce sont donc des accélérateurs de startups qui donnent un marché aux startups, dans le Groupe Orange. Nous leur faisons confiance et cela incite d’autres acteurs économiques à faire de même, en confianc, et à investir eux aussi – grâce à Orange Digital Venture - dans le capital de ces startups.
Comment se déroule votre programme ?
Alioune NDIAYE – Nous avons ouvert en Tunisie notre premier Orange Digital Center en avril dernier, et un deuxième au Sénégal, au mois d’octobre. Nous ferons l’ouverture officielle en Jordanie à la fin de janvier, puis ce sera le Cameroun en février, l’Éthiopie et le Mali en mars. Et tous les autres pays seront ouverts avant la fin 2020 : le Maroc, la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, l’Égypte et Madagascar.
Mais ce concept est tellement important pour l’inclusion digitale qu’Orange a décidé aussi de le répliquer en Europe dans tous les pays où nous sommes présents et, en France, de construire un Orange Digital Center dans chaque Région.
C’est une grande nouveauté ?
Alioune NDIAYE – Oui, et cela se fera avant la fin du Plan Stratégique qui s’achève en 2023. D’ici là, il y aura donc des Orange Digital Centers dans tous les pays d’Europe.
C’est effectivement une grande nouveauté ! Et nous commençons par l’Afrique grâce à cette alliance stratégique avec la GIZ que je voulais remercier. C’est un partenaire au financement très sérieux, à l’expérience et à l’expertise reconnues dans le soutien au développement économique et social de nos pays partenaires en Afrique.
Nos services ont beaucoup œuvré ensemble depuis plus d’un an, en particulier avec la Tunisienne Asma Ennaifer, qui est la Directrice du programme Orange Digital Center et a fait un travail formidable avec la GIZ, qui donc nous accompagne pour ces quatorze Orange Digital Center, avec un budget total de 30 millions d’euros.
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