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Alexandre Planelles, DG de l’Alliance des Patronats Francophones (APF) : « Finalement, en termes d’échanges économiques, nous ne sommes pas si loin du Commonwealth ! »

10 septembre 2024
Alexandre Planelles, DG de l'Alliance des Patronats Francophones (APF) : « Finalement, en termes d'échanges économiques, nous ne sommes pas si loin du Commonwealth ! »
Alexandre PLANELLES, Directeur général de l’Alliance des Patronats Francophones (APF). Photo © AM/APP
À trois semaines du XIXe Sommet de l’OIF, qui cette fois se tient en France les 4 et 5 octobre, la francophonie économique tient comme jamais le haut du pavé, avec le Forum FrancoTech qui ouvrira dès le 3 octobre à la Station F, premier incubateur français et même mondial de startups. Un événement où l’APF est premier de cordée, avec Business France…

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Un entretien entre Alexandre PLANELLES, Directeur général
de l’Alliance des Patronats Francophones (APF)
@PatronatsFranco
et Alfred MIGNOT pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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AfricaPresse.paris (APP) – C’est bientôt le XIXe sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui se tiendra le 4 octobre à la Cité internationale de la langue française au château de Villers-Cotterêts, et le 5 octobre au Grand Palais, à Paris. Comment L’Alliance des Patronats Francophones, que vous dirigez, va-t-elle contribuer à cet important événement international ?

Alexandre Planelles – Effectivement, c’est une échéance importante pour nous, puisque, bien entendu, l’Alliance des Patronats Francophones fait partie de l’écosystème de la francophonie, plus particulièrement de la francophonie économique.

Pour l’APF, ce XIXe Sommet de la francophonie, qui revient en France après 33 ans – la fois précédente c’était sous la présidence de François Mitterrand, en 1991 – commencera dès le jeudi 3 octobre et se poursuivra le vendredi 4 avec, dans le cadre du sommet, la tenue du Forum économique FrancoTech, qui va rassembler 1 500 personnes, dont beaucoup de chefs d’entreprise, de cadres dirigeants, venus des 88 pays membres de l’OIF, et même au-delà, puisqu’à ce jour une centaine de pays ont confirmé leur participation.

APP - Où se tiendra ce Forum FrancoTech et quels sont les grands axes du programme ?

Alexandre Planelles – FrancoTech se déroulera à la Station F, dans le XIIIe arrondissement de Paris [5, Parvis Alan Turing, ndlr]. C’est un lieu emblématique de l’entrepreneuriat, car Station F est devenue en quelques années le premier incubateur français et même mondial de startups.
Le Forum ouvrira donc en début d’après-midi, le jeudi 3 octobre, et se poursuivra jusqu’au vendredi soir. Nous commençons donc un peu avant le sommet politique des 4 et le 5 octobre afin de favoriser l’interaction entre le monde politique et les entrepreneurs qui seront présents à FrancoTech.

L’objectif du Forum est de promouvoir l’innovation en français, de renforcer l’espace économique francophone et de favoriser des rencontres d’affaires utiles – l’un des points forts de ce FrancoTech –, débouchant le plus possible sur des contrats, des partenariats, etc.

À ce stade, on ne peut pas être très précis sur le programme, mais je peux vous assurer qu’un certain nombre de chefs d’État et chefs de gouvernement qui seront présents à Paris, viendront visiter ce forum économique puisqu’il y aura une partie exposition avec les pavillons de nombreux pays et entreprises.

Les entreprises innovantes de leurs pays respectifs seront mises en avant – nous voulons montrer ce qui se fait de mieux en termes d’entreprenariat et d’innovation dans les pays francophones.
Enfin, il y aura bien sûr une partie panel avec des thématiques bien définies, et avec des intervenants représentatifs aussi de la diversité géographique des pays adhérents de l’OIF.

APP - Quels sont les pays représentés à FrancoTech ?

Alexandre Planelles – Nous accueillons 150 à 200 pavillons-pays et entreprises. Pour l’Afrique, seront bien sûr présents la Côte d’Ivoire, la RD Congo, le Bénin, etc. Nous aurons aussi des gros pavillons pour le Canada, avec deux régions représentées, et l’Asie du Sud-Est sera aussi de la partie, ainsi que l’Europe, avec la Roumanie par exemple. Et puis, les pays exposants seront également représentés dans les panels des ateliers.

APP - Comment est-il prévu de gratifier les entreprises francophones innovantes ?

Alexandre Planelles – Trois grands prix de l’innovation seront attribués à FrancoTech dans les domaines suivants : le Prix de la Sécurité Alimentaire récompensera les innovations liées à l’agriculture, à l’industrie agroalimentaire, à la logistique et à la distribution ; le Prix de la Transition Écologique sera décerné aux projets apportant des solutions dans le domaine des énergies renouvelables, de la décarbonation, de l’efficacité énergétique et de la mobilité durable – les innovations favorisant l’économie circulaire seront particulièrement valorisées ; le Prix du Numérique de Confiance est dédié aux startups et projets innovants dans le domaine du numérique, avec un focus sur des technologies comme l’intelligence artificielle, la cybersécurité, les edtech, les fintech, et les medtech.

Ces prix visent bien sûr à encourager l’innovation dans l’espace francophone, et donc de fait surtout des jeunes entrepreneurs. Les lauréats bénéficieront de financements et de soutiens de la part de grands groupes, d’institutions et de fonds d’investissement présents au salon.

APP – Qui sont vos partenaires organisateurs ?

Alexandre Planelles – L’Alliance des Patronats Francophones et Business France sont les deux principaux co-organisateurs. Nous avons mobilisé nos réseaux, nationaux et internationaux, et nous avons aussi bénéficié du concours des diverses entités qui, comme nous, s’occupent du multilatéral dans l’espace francophone. Je citerai les CCE, la CPCCAF, les Team France, l’AFD, le CIAN, le GPF… etc.

Dans le cadre de la Rencontre des entreprises de France (REF) organisée par le MEDEF à Paris-Longchamp les 26 et 27 août 2024, une session était spécifiquement consacrée à la Francophonie des affaires comme levier de souveraineté. De gauche à droite sur la photo : Doudou Ka, ancien ministre de l’économie du Sénégal ; Alexandre Planelles, directeur général de l’Alliance des patronats francophones ; Dieudonné Mpouki, président d’Infogreffe ; Anne-Cécile Sarfati, modératrice. © DJulius Conseil

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APP – L’Alliance des Patronats Francophones a été créée il y a deux ans et demi. Êtes-vous satisfait des avancées de votre organisation ?

Alexandre Planelles – Oui ! Nous sommes dans une dynamique très positive depuis la création de l’organisation en mars 2022, avec l’objectif de renforcer les échanges économiques, faciliter les partenariats commerciaux et lever les barrières réglementaires au sein de l’espace francophone.

Notre progression se concrétise notamment par l’accroissement du nombre des membres de l’Alliance, puisque l’on est passé de 27 à maintenant 35 adhérents, et bientôt plus. Cela représente une belle réussite car au démarrage nous nous sommes concentrés sur le noyau dur des pays qui utilisent le français au quotidien, ou qui disposent d’une forte proportion de francophones.

En général, nos adhérents représentent l’organisation patronale la plus importante de leurs pays respectifs. Cela constitue un réseau puissant qui agrège tant les grandes entreprises que les ETI et les grosses PME qui sont en capacité d’aller à l’international ou, le cas échéant, d’être des partenaires pour que des investisseurs étrangers viennent dans leur pays. D’autre part, s’il faut agir sur des réglementations, des barrières réglementaires, ils sont aussi à même de le faire et de nous aider.

On peut aussi dire que tous nos membres sont impliqués. Mais bien sûr, à des niveaux différents, parce que tous les pays ne sont pas au même niveau de développement, donc avec des patronats plus ou moins outillés. On va avoir des leaders, forcément, comme la Côte d’Ivoire, le Maroc, la Tunisie, le Québec, bien entendu, la France, bien sûr. D’autres pays sont également très impliqués, comme le Sénégal, le Cambodge, Madagascar, le Congo, la RDC, le Cameroun… le Liban aussi — et cela se comprend bien, car malgré les difficultés du moment, le réseau de l’APF est un moyen de s’ouvrir des portes à l’international.
D’ailleurs, le secteur privé de Haïti va intégrer l’Alliance, avec une attente très forte, bien sûr.

APP – On peut donc considérer que la « preuve de concept » de la pertinence de l’APF est acquise ?

Alexandre Planelles – Exactement ! Maintenant, ce qui nous intéresse en termes d’indicateurs, c’est d’avoir plus de visibilité sur les contrats ou les partenariats matérialisés au travers de nos actions, soit par des mises en relation directes, soit sur nos événements pour la partie rencontre d’affaires.
Nous disposons de chiffres macro mais pour la micro, il nous faut devenir plus performants pour disposer de plus de visibilité sur l’efficacité de nos actions.

À la mi-juillet 2024, le Président Geoffroy Roux de Bézieux (au centre de la photo) et Alexandre Planelles ont conduit une mission auprès des autorités du Cambodge, afin de préparer le sommet de l’APF qui se teindra dans ce pays du sud-est asiatique en 2026, après celui prévu l’année prochaine en Afrique centrale, au Congo Brazzaville. Photo © DR

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APP – Peut-on tout de même citer un chiffre… macro ?

Alexandre Planelles – Nous avons commandité une étude auprès d’un cabinet spécialisé, mais nous ne disposons pas encore du résultat.
Pour l’instant, nous n’avons sous la main que les chiffres de l’OIF, à partir desquels nous avons ébauché des évaluations en termes d’emplois, d’échanges sur les produits – moins sur les services – etc., en comparaison avec d’autres zones géographiques, à commencer par le Commonwealth…

Et donc pour 2023, en considérant le contexte de sortie de la phase Covid et l’impact de la guerre en Ukraine, on en est à 389 milliards de dollars d’échanges de biens entre les pays francophones – je parle ici de l’ensemble des 88 pays affiliés à l’OIF.
Sur la même année 2023, le Commonwealth a réalisé 485 milliards de dollars d’échanges. Donc les Francophones ne sont pas si loin, finalement !

APP - Envisagez-vous de créer un fonds d’investissement dédié aux TPE francophones ?

Alexandre Planelles – Nous n’en sommes pas encore là ! Cela demanderait d’énormes moyens, ou en tout cas de les fédérer.

Ce que nous avons fait dans un premier temps – et cela sera publié très bientôt –, c’est une cartographie des acteurs financiers actifs dans les pays francophones. Et particulièrement sur les pays du Sud, parce que c’est là que l’information est la moins disponible et donc qu’il y a la plus forte demande insatisfaite, notamment des acteurs financiers concernés par les PME.
Cette plateforme interactive et actualisable sera donc prochainement disponible à tout notre réseau, auquel elle diffusera les critères d’accès aux financements. C’est une première étape !

Mais en effet, ce que nous visons à terme, c’est de voir comment l’on peut fédérer des fonds d’investissement, des bailleurs de fonds éventuellement, pour permettre un accès à des services et soutiens financiers à des entreprises de l’espace francophone qui répondraient aux critères.
Mais ce ne sera pas tout de suite que l’Alliance disposera d’un fonds d’investissement en propre, destiné à des entreprises francophones. Car cela demande énormément de moyens.

APP – Au-delà de votre participation très active au XIXe Sommet OIF, quel est l’agenda de l’APF ?

Alexandre Planelles – Cette année, au mois de mai au Maroc, nous avons monté la quatrième édition de « notre REF à nous », c’est-à-dire la Rencontre des Entrepreneurs Francophones.
Notre REF attire de plus en plus de participants. Cela démontre l’intérêt grandissant pour nos initiatives et pour l’Alliance. L’année prochaine, en juin 2025, nous organiserons notre REF en Afrique centrale, au Congo Brazzaville.
L’échéance d’après, nous serons en Asie du Sud-Est, au Cambodge.

Avec ces projets, nous avons donc déjà une perspective sur deux ans, c’est une bonne dynamique.
À la mi-juillet, nous nous sommes rendus au Cambodge avec notre président Geoffroy Roux de Bézieux, et nous y avons rencontré les plus hautes autorités. Elles ont demandé à l’APF de s’impliquer pour organiser un forum économique…

J’observe que c’est désormais devenu un automatisme que de penser la francophonie comme un espace de coopération économique. Il était temps, et bien sûr, on s’en réjouit !

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Site de l’APF : https://www.patronats-francophones.org/

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Cinq Ambassadeurs au panel de la CAAP 14, à l’UNESCO le 25/09 : « La diplomatie culturelle, vecteur d’excellence de la coopération Afrique-France-Golfe »
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