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AAFIE 2O21 - Le développement de l’intelligence artificielle, de la cybersécurité et de la Blockchain, des enjeux majeurs pour l’Afrique

11 janvier 2022
AAFIE 2O21 - Le développement de l'intelligence artificielle, de la cybersécurité et de la Blockchain, des enjeux majeurs pour l'Afrique
Lors des VIes Assises africaines et francophones de l’intelligence économique (AAFIE), organisées à Paris par François Jeanne-Beylot (Troover) à l’Association du Notariat francophone, un atelier animé par Denis Deschamps (CPCCAF) a réuni Éric Adja (AFRIA), Didier Simba (CESIA) et Esso Dong Djofalo, consultant, pour évoquer les enjeux africains liés à l’Intelligence artificielle, à la Blockchain et à la cybersécurité.

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Une contribution de Denis DESCHAMPS,
Délégué Général CPCCAF
Conférence permanente des chambres consulaires africaines
et francophones

avec Éric ADJA,
Président l’Agence francophone de l’intelligence artificielle (AFRIA)

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Éric ADJA, Président de l’Agence francophone de l’intelligence artificielle (AFRIA) a tout d’abord rappelé les grands enjeux de l’Intelligence artificielle en Afrique, étant entendu que l’IA doit être comprise comme le processus mis en place pour rendre la donnée intelligible, afin de la valoriser (interprétation pour prise de décision). Fondée sur l’utilisation d’ordinateurs – qui ne sont pas autre chose que des robots et des algorithmes permettant le traitement de grandes masses de données –, l’IA correspond en fait à de l’informatique augmentée par des machines apprenantes au « fil de l’eau » (évolution vers des outils conversationnels comme les « chatbots » pour répondre aux demandes des clients).

En Afrique, les enjeux de l’IA reposent sur la formation de data scientists et aussi la prise en compte du facteur culturel, particulièrement en termes de gouvernance et grâce à des législations adaptées, qui doit pouvoir faciliter l’intégration de données locales : recueil d’information stratégique sur les populations, comme par exemple les clients des organisations financières afin de favoriser leur « scoring » bancaire…

Les entreprises africaines doivent aussi faire preuve de proactivité (organisation de la veille) et également d’agilité, dans un contexte de réel déficit d’infrastructures numériques (problèmes de bande passante, du fait du manque de fibre optique ; absence de serveurs et de data-centers, sauf exceptions au Togo et au Bénin, en Côte d’ivoire…)

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Des applications
de l’IA très concrètes

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Parmi les exemples cités, on évoquera les applications IA suivantes :
  Technoserve au Bénin, pour la culture de l’anacarde, grâce à l’exploitation des données tirées de l’imagerie spatiale ;
  Ubenwa au Nigeria, pour la prévention de l’asphyxie des nouveau-nés ;
  Vula en Afrique du sud, pour le transfert de données patients et la téléconsultation (diagnosctic à distance qui a ainsi contribué à la lutte contre Ebola cf. E-Health au Nigeria).

Notons à ce sujet que l’AFRIA lancera, à partir de février 2022, en partenariat avec la startup française Prométhée et de nombreux autres partenaires, un Cycle international de formation en IA et New Space, à destination des dirigeants d’entreprises et hauts cadres en Afrique, notamment francophone.

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Blockchain et IA,
vecteurs de bancarisation

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Pour Esso DONG DJOFALO, la Blockchain constitue un enjeu majeur pour L’Afrique. Constituant un système de blocs qui contiennent des informations enchaînées, la Blockchain permet, par exemple, de tracer un investissement du début à la fin, de manière à la fois rapide, consensuelle et transparente, à partir de données reconnues comme sûres.

Elle s’applique ainsi aux crypto-monnaies et systèmes de paiement (mobile money), mais aussi au cadastre comme dans des activités quotidiennes, à condition d’un réel changement de mentalités… Elle contribue ainsi au développement de solutions de crédit, permettant aux banques d’accéder aux liquidités africaines (pools de liquidités), grâce aux solutions de sécurité qu’elle met en œuvre et aux études qui sont faites à partir de l’IA pour mieux connaître les habitudes des populations, de leur clientèle. Blockchain et IA peuvent ainsi contribuer à la bancarisation des économies du continent et à l’amélioration du climat des affaires en Afrique.

D’un point de vue pratique, la Blockchain permet également :
  La certification des diplômes ;
  Le développement de l’assurance via des « smart contracts » et l’automatisation des remboursements ;
  L’amélioration de la logistique, avec la vérification d’origine des produits (par exemple, pour les médicaments) ;
  La création d’un marché secondaire de l’énergie ;
  La constitution d’un passeport-santé, fondé sur les NFT (non tangible tokens),
  etc.

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Sous l’hégémonie de Huawai …

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Pour Didier SIMBA (CESIA), tous ces développements dépendent cependant de la sécurité qui devra être assurée, notamment pour lutter contre la fraude. Or, de ce point de vue, l’Afrique n’est pas nécessairement sur le bon chemin, avec l’accélération de la transformation digitale et un accès toujours plus facile au hacking. Ainsi, les Data-Centers qui sont en train d’être implantés en Afrique sont tous dépendants de HUAWAI, de nombreuses cyberattaques triangulaires sont mises à l’œuvre (par exemple, attaque de D-Dos via les Baby-Phones) et les fake-news russes et autres se diffusent de manière exponentielle…

Par rapport à tout cela, il existe des solutions pour transformer le mouvement vers le numérique en opportunité réelle pour le développement. Au-delà de la coopération entre les acteurs, de la mobilisation de investissements et de la mise en place de structures comme l’ANSSI, il s’agit de :
  Former les jeunes Africains à la sécurité, au-delà même du Python et de la Blockchain ;
  Sensibiliser les entreprises qui doivent toutes se doter d’un référent sécurité ;
  Pousser les Etats africains à ratifier la convention de Malabo (pour un dispositif équivalent à la RGPD).

À noter que le CESIA organisera, avec le soutien notamment de la CPCCAF, des Assises de la cybersécurité à Libreville (Gabon) en février 2022.

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À propos des intervenants –

Éric ADJA - Docteur en Linguistique et informatique de l’Université de Paris 7 Denis Diderot, Éric Adja est également titulaire d’un Master en économie internationale et globalisation de l’Université Pierre Mendès-France de Grenoble.
Il préside depuis 2019 l’Agence francophone de l’intelligence artificielle (AFRIA), après avoir été successivement Directeur du numérique et du Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Il a été également Conseiller à la Présidence de la République du Bénin, Directeur général de l’Observatoire international des transferts de fonds des migrants (OITFM) et Enseignant-Chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi au Bénin.
L’AFRIA lancera, à partir de février 2022, en partenariat avec la startup française Prométhée et de nombreux autres partenaires, un Cycle international de formation en IA et New Space à destination des dirigeants d’entreprises et hauts cadres en Afrique, notamment francophone.

Esso DONG DJOFALO – Titulaire d’un Bachelor of Engineering of Science à Supinfo (2016) et d’un Master en informatique spécialité Finance à l’Estiam (2018).
En tant que consultant et Formateur sur les technologies Blockchain, Esso DONG intervient beaucoup sur le développement des projets Blockchain en France, aux États-Unis et en Afrique.

Didier SIMBA - Diplômé de l’École d’ingénieurs EPITA (France), il cumule près de dix ans d’expérience dans les métiers de la sécurité numérique, d’abord comme consultant Sécurité Numérique puis comme Responsable de la Sécurité des Systèmes d’Information (RSSI), la fonction qu’il occupe au sein du groupe EXODATA CYBERDEFENSE.

Didier SIMBA est président et fondateur du CESIA - CLUB D’EXPERTS DE LA SÉCURITÉ DE L’INFORMATION EN AFRIQUE, le 1er réseau d’experts de la sécurité numérique en Afrique. Le CESIA, exclusivement réservé aux professionnels de la sécurité numérique (DSI, DSSI, RSI, RSSI ou RI), compte près de 200 membres présents dans 18 pays d’Afrique.

Le CESIA organise les 24 et 25 février 2022 les ASSISES AFRICAINES DE LA CYBERSECURITE à Libreville, au Gabon.

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Europe-Afrique et comment la dynamiser » (15 06 2021)

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