Retrouvez AfricaPresse.paris sur :
RSS

Outils

À la rencontre de cinq jeunes Africains au grand cœur : les lauréats et finalistes du concours Med’Innovant Africa 2020-2021

14 avril 2021
À la rencontre de cinq jeunes Africains au grand cœur : les lauréats et finalistes du concours Med'Innovant Africa 2020-2021
Si le concours MED’INNOVANT AFRICA distingue l’excellence de l’innovation et de la Tech africaines, il révèle aussi que ces jeunes entrepreneurs créatifs d’Afrique sont aussi des personnes avec un « cœur énorme », toutes désireuses d’être utiles à leurs concitoyens. Nous leur rendons ici hommage, en publiant l’essentiel des « pitches » de la finale du concours.

.

De notre envoyé spécial à Marseille, Bruno FANUCCHI
pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

.

« Comme dans tout concours, le choix fut difficile pour départager les cinq finalistes sélectionnés », concède Hugues Parant, Directeur Général d’Euroméditerranée, avant de révéler en visioconférence les lauréats de la IIe édition du concours Med’Innovant Africa.
Dans la grande salle du cinéma La Joliette du complexe flambant neuf Gaumont Pathé, au cœur du quartier d’affaires de Marseille, Samir Abdelkrim, le fondateur d’Emerging Valley, est à la manœuvre. Il est le « Monsieur Loyal » de cette remise de Prix, suivie en direct par des milliers de startupeurs connectés depuis les deux rives de la Méditerranée, et jusqu’aux profondeurs africaines

Cinq finalistes et deux lauréats primés se sont distingués parmi les quelque 183 dossiers de candidatures reçus de 27 pays d’Afrique pour participer à ce concours Med’Innovant Africa, témoignant ainsi de l’extraordinaire foisonnement des startups africaines et de leurs facultés d’innovation pour améliorer – grâce au digital – la vie quotidienne de leurs concitoyens dans des secteurs aussi essentiels que la santé, l’environnement, le recyclage des déchets ou tout simplement la confection de petits plats livrés à domicile.

Pour rendre hommage à ces cinq jeunes figures de l’Afrique, qui ont tous passé l’épreuve du pitch, limité à deux minutes trente, pour tenter leur chance et convaincre le jury, nous avons plaisir à publier ici le verbatim condensé de leurs interventions.

.

Marie-Christina Kolo (Madagascar) :
« Recycler des huiles usagées
pour faire des savons éco-responsables »

.

« Trois personnes sur quatre n’ont pas accès à l’eau potable et au savon », souligne d’emblée la Malgache Marie-Christina Kolo, expliquant que depuis cinq ans, « entreprise sociale GreenNKool se mobilise dans la gestion des déchets et la création d’emplois pour les plus vulnérables ». Résultat : elle emploie aujourd’hui une quarantaine de personnes, en particulier des femmes, et a saisi ou créé de nombreuses opportunités sur la Grande île.

« La pandémie, relève-t-elle, nous a permis de lancer un projet qui nous tenait à cœur, Alt soap, un savon éco-responsable fabriqué à partir d’huiles alimentaires usagées, transformées en savons biodégradables et garantis non nocifs à la santé ».

« Pour un savon acheté, un savon est offert à une entreprise solidaire », poursuit-elle. Nous vendons à des ONG, à des entreprises, à des particuliers à des prix similaires ou moins chers que ceux de nos concurrents. Grâce à nos ventes, nous avons ainsi réussi à partager plus de 20 000 savons gratuitement dans des écoles, dans des prisons ou auprès de personnes en difficulté ».

Pour ce projet, douze emplois spécifiques ont été créés en pleine pandémie grâce à une demande toujours croissante de savons. « Nous sommes capables d’assurer une production minimale de 20 000 savons par mois », pour partir à la conquête d’autres régions de Madagacscar jusqu’aux zones rurales les plus enclavées... et demain peut-être, si elle trouve un soutien financier, poursuivre l’aventure sur le marché international. C’est concret et efficace, et c’est assurément cela qui a séduit le Jury, car Marie-Christina Kolo a décroché haut la main le Prix du Jury.

.

Erik Gyslain Tiam Dzembouong (Cameroun) :
« Des kits solaires d’irrigation
pour les agriculteurs »

.

« Selon les dernières statistiques de la FAO, plus de 800 millions de personnes dans le monde sont en situation d’insécurité alimentaire » alors que l’Afrique regorge de potentiel, dont moins de 6 % est actuellement utilisé !
C’est pourquoi le Camerounais Erik Gyslain Tiam, qui réside à Yaoundé, crée en 2017 la start-up Global Energy Solutions, dans laquelle il va développer le programme AgroPad qui permet de mettre à disposition des agriculteurs des kits solaires d’irrigation automatiques, intelligents, autonomes, actionnés à distance par téléphone portable grâce à une plateforme dédiée.

« Nous voulons apporter du soutien aux agriculteurs pour faire face au changement climatique et à l’exode rural et aux sécheresses prolongées qui entraînent des baisses de productivité et la flambée des prix des produits agricoles sur nos marchés ». En peu de mots, tout est dit.

« Nous ciblons en particulier les petits agriculteurs qui n’ont pas de moyens et vivent dans des milieux reculés », précise-t-il, avec comme seconde cible les coopératives agricoles pour leur prodiguer des conseils de fertilisation, d’irrigation, de suivi et de croissance... » Ce qui permet, conclut-il, de « pratiquer une agriculture durable, résiliente, responsable, mais surtout respectueuse de l’environnement ». Son projet obtiendra le Coup de cœur du Jury.

Trois autres start-up – toutes fondées et représentées par de jeunes femmes – ont accédé au rang de finalistes, ce qui représente déjà une marque d’excellence, au regard des 183 candidatures reçues par le jury. Voici leur verbatim…

.

Messima Guikoume (Cameroun) :
« Des constructions
économiques et écologiques »

.

Fondatrice et directrice générale de Messibat International, basée au Cameroun et en Côte d’Ivoire, Messima Guikoume explique que le but de sa société est de « lutter contre le réchauffement climatique ».
« Nous avons mis au point des systèmes de construction économique et écologique qui permettent de construire des bâtiments à énergie positive, de lutter contre le déficit de logements partout dans le monde et aussi de réaliser des économies d’environ 30 % sur le coût de construction ».

« Nous sommes en train de faire une levée de fonds, confie-t-elle, pour avoir de la trésorerie, pouvoir répondre à toutes les demandes et créer une unité de production industrielle en Côte d’Ivoire » avec pour clientèle principale la diaspora.
« Nous construisons pour eux des logements économiques » et avons déjà certains partenaires en France pour créer des éco-quartiers » dans ces deux pays. Avec toujours la certification verte EDGE Building reconnue par la Banque mondiale.

.

Fatou Caro Ndiaye (Sénégal) :
« Un Pass santé pour sauver des vies »

.

À la tête de SenVitale, une start-up créée en 2020 et constituée d’une dizaine de personnes, la Sénégalaise Fatou Caro Ndiaye explique proposer « des solutions innovantes dans le domaine de la santé numérique ».
« Notre projet, souligne-t-elle, est destiné à aider les personnes vulnérables à être prises en charge, à gagner du temps pour bénéficier des services de santé et avoir accès à toutes les informations de leur dossier personnel ».
Pour faire face aux urgences médicales, sa jeune entreprise a donc conçu le Passeport SenVitale, « un Pass Santé qui sauve des vies » avec un code QR portatif accessible à chacun sur son téléphone portable, et contenant toutes les données médicales du patient, du groupe sanguin aux antécédents médicaux.

« Notre objectif au cours des six prochains mois est d’inscrire 100 000 utilisateurs et 100 professionnels de santé, ainsi qu’une vingtaine d’établissements ». Car – rappelle-t-elle – « le plus important est de sauver des vies » au Sénégal, où « un enfant meurt toutes les deux minutes » alors qu’il n’y a « que sept médecins pour 100 000 habitants ! ».

.

Siham Meftahi (Maroc) :
« La cuisine pour aider
les femmes à s’intégrer »

.

Fondatrice et CEO de Mamiam, entreprise basée au Maroc, Siham Meftahi rappelle d’emblée que « 70 % des femmes chef de famille sont inactives » au sein du Royaume. « Nous avons choisi comme métier la cuisine, en raison du savoir-faire culinaire des femmes, pour créer une entreprise solidaire à fort impact social ».

Un incubateur annuel a ainsi été créé, qui est divisé en deux temps : neuf mois sont consacrés à la formation culinaire et managériale, et les trois mois suivants sont dédiés à l’accompagnement de ces femmes pour les aider à s’intégrer dans le monde du travail, dans une coopérative ou même à créer leur propre entreprise.

Avec le soutien de la Fondation Abdelkader Bensalah, Mamiam a lancé un programme d’insertion professionnelle à par le savoir-faire culinaire, et vise l’inclusion tous les ans de dix femmes chefs de famille en situation précaire sur le marché du travail.

« Pour générer des revenus, nous avons mis en place une activité de traiteur B2B et on fait ainsi de la vente de plats sur commande chaque jour. Avec la crise sanitaire, on a développé une nouvelle activité en ligne, cela nous permet de réserver 50 % des plats achetés à une collecte de dons pour aider les familles en difficulté. »

◊ ◊ ◊

.

>>> CLIQUEZ ICI et INSCRIVEZ-VOUS
pour recevoir gratuitement notre INFOLETTRE


◊ ◊ ◊

.

COVID-19 EN FRANCE :
PROTÉGEONS-NOUS LES UNS LES AUTRES !
(Informations et conseils du site gouvernemental)

.

◊ ◊ ◊
Articles récents recommandés