À la conférence IDC, au Sénat français / Anne Desirée Ouloto, ministre ivoirienne : « L’amitié entre nos deux pays est solide, mais la France n’a plus le monopole du cœur »
Pour Madame Anne Desirée Ouloto, Ministre d’État chargée de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration dans le gouvernement ivoirien, mais qui s’exprimait comme membre du Parti Présidentiel RHDP (Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix, adhérent à l’IDC), la relation entre la France et le Continent doit tenir compte de l’Histoire et de l’évolution mondiale actuelle.
Concernant les pays francophones et en particulier la Côte d’Ivoire, la réponse à la thématique de ce panel est complexe car chacun sait en Côte d’Ivoire et au-delà, que les liens entre les deux pays étaient particulièrement forts et étroits dans plusieurs domaines avant les indépendances. Au plan politique Félix Houphouët-Boigny ayant été plusieurs fois ministre dans le gouvernement français ; au plan militaire chaque famille ivoirienne comptait et compte encore aujourd’hui dans sa lignée des hommes ayant combattu sous l’uniforme français ; au plan économique de nombreuses entreprises françaises étaient implantées dans différentes régions et ceci dans de nombreux secteurs ; au plan social, du fait de l’importance des mariages mixtes ; au plan administratif, car outre le fait que Grand-Bassam a été la première capitale, de nombreux fonctionnaires français y exerçaient durant la colonisation, et la France a aussi formé de nombreux cadres de l’administration ivoirienne.
Après une période particulièrement troublée dans les années 2000, pendant lesquelles l’influence de la France a été beaucoup remise en question à cause de ses positions par rapport aux résultats des élections présidentielles, et une période ou le sentiment anti-français a été vif parmi une frange de la population, les rapports entre les deux pays sont redevenus sereins, mais différents.
La Côte d’Ivoire entretient des relations avec de nombreux pays et si la France y reste présente, elle n’y a plus le monopole du cœur. L’amitié entre les deux pays reste solide mais la France doit avoir conscience qu’il lui faut effectuer une mise à jour de ces liens. C’est d’ailleurs une réalité souvent évoquée lors de rencontres ministérielles ou présidentielles entre les deux pays.
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Les nations, comme
les grands arbres africains…
Les nations, comme
les grands arbres africains…
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Second intervenant, Philippe Bohn est fort d’une expérience professionnelle de plus de trente ans sur le Continent, dans de nombreux pays africains francophones, lusophones ou anglophones. Il est aussi l’actuel Conseiller Spécial Afrique de Marine Le Pen, députée sortante, Présidente du groupe RN à l’Assemblée Nationale, pour laquelle il a organisé l’année dernière un voyage au Sénégal et une rencontre avec le Président Macky Sall en sa double qualité, à l’époque, de Président du Sénégal et de l’Union Africaine.
Selon Philippe Bohn , les Français comme les Européens doivent reconnaître qu’à l’image des racines profondes des grands arbres africains, les nations ne peuvent vivre sans racines et sans identité. La communauté internationale qui dénie souvent à l’Afrique sa juste place et sa voix – comme c’est le cas notamment au Conseil de Sécurité de l’ONU – doit tenir compte des racines, des philosophies, des cultures, des religions et des croyances qui soudent un peuple. Ce n’est qu’en suivant cette ligne de force que la relation entre l’Afrique et la France ou plus largement l’Europe, sera revivifiée, renouvelée et apaisée.
Pour aimer l’autre, il faut reconnaître nos différences, les respecter, les faire apprécier. Aux antipodes de la mondialisation, cultivons nos spécificités, nos savoir-faire et nos expériences pour construire des partenariats solides et efficaces.
En définitive, dans la relation Afrique-France tout procède de l’Humain et des Hommes.
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REPLAY CMAAP 13 / Beau succès de la XIIIe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris, organisée à la Salle Colbert de l’Assemblée nationale
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CLIQUEZ sur l’image ci-dessous POUR VOIR le REPLAY de AFRICACTU n° 5 : SEM Émile NGOY KASONGO, Ambassadeur de la RD Congo : « Ce que nous attendons, c’est la fin du silence de la communauté internationale »
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