À L’Économie Business Summit de Paris / Davina SIMEN, Consultante financière : « Au Cameroun, le secteur minier est fort prometteur... comme en Guinée »
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Propos recueillis par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse
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Est-ce votre première participation à ce Sommet économique ?
Davina SIMEN – C’est pour moi, Camerounaise, une grande première. C’est une première et même un véritable déploiement pour nous tous jeunes Africains qui avons déjà une expérience un peu approfondie des marchés et de la circulation des capitaux.
Ce Sommet constitue aussi un événement majeur car les acteurs financiers de la place camerounaise, et même de toute la sous-région, se concentrent à Paris. Les trois quarts des investissements de la diaspora sont basés en région parisienne, ou du moins en France, où vous avez une importante diaspora camerounaise qui s’intéresse aux marchés.
Il y a ici bien des opportunités proposées. Dans ce genre de conférences, c’est donc l’occasion pour nous de sensibiliser les entreprises, de sensibiliser les acteurs du secteur et d’accompagner aussi les professionnels et les sociétés qui veulent vraiment se structurer pour avoir une rentabilité à long terme en se projetant sur le marché sous-régional.
Je suis juriste et analyste financière, basée à Paris, mais souvent aussi au Cameroun où je fais de nombreux aller-retour. Avec mon équipe, nous sommes prospectif au niveau de l’Afrique centrale et, plus globalement, en Afrique subsaharienne. Ma place était donc ici dans cette première édition en France de l’Économie Business Summit, organisée par l’Économie Media Group dont je salue l’initiative courageuse de s’ouvrir à l’international.
« Les entreprises sont frileuses, il est
donc nécessaire de les accompagner »
APP – Peut-on revenir en quelques mots sur votre parcours professionnel ?
Davina SIMEN – Avant de me mettre à mon compte comme consultante, j’ai eu un parcours dans la banque avec une expérience notamment au sein de la Société Générale [NDLR : qui vient de quitter malheureusement le Cameroun] dans la structuration de fonds et l’accompagnement des entreprises sur les produits structurés et les investissements.
La banque, c’est vraiment l’outil indispensable à la croissance des entreprises, elle permet à toutes les entreprises qui veulent s’investir d’avoir une projection à long terme. Et la Société Générale est certainement la mieux connue dans ce domaine. Mais j’ai aussi une expertise dans des cabinets d’avocats et des cabinets d’experts-comptables, où j’ai exercé en tant que juriste corporate. Nous avons donc aujourd’hui un large panel d’activités, y compris sur les questions digitales.
APP – En qualité de consultante indépendante, quel est désormais votre cœur d’activité ?
Davina SIMEN – Aujourd’hui, c’est principalement les marchés financiers, la régulation et la gestion de portefeuilles. Pourquoi ? Parce que cette sous-région de la zone CEMAC concentre un ensemble de financements qui sont positionnés pour les entreprises que nous souhaitons davantage accompagner. C’est un cadre pédagogique naturellement, mais c’est aussi un cadre institutionnel qui va avec.
Or les entreprises sont frileuses aujourd’hui. Elles ne comprennent pas toujours comment elles doivent se structurer. Le marché financier de capitaux est en capacité d’accompagner une entreprise à se former et à avoir un ensemble d’investisseurs. Ces derniers sont intéressés par le capital, mais intéressés bien sûr également par la rentabilité et intéressés enfin par les opportunités que propose le marché financier.
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« Chez nous, le marché
de la bourse est très récent »
APP – Dans ce Forum, où vous étiez également panéliste, quel a été votre message ?
Davina SIMEN – Le thème du panel où je suis intervenue pouvait se résumer ainsi : « Les perspectives macro-économiques, le climat des affaires et la gouvernance au niveau de la sous-région de l’Afrique centrale ». L’objectif, c’était de poser le cadre réglementaire, attirer la curiosité des profils des opérateurs professionnels, acteurs, intermédiaires et investisseurs naturellement parce que, sur un marché financier, on recherche la rentabilité, la projection et l’investissement.
Nous sommes là pour les accompagner et leur expliquer les avancées qui ont déjà été faites. Je rappelle que le marché boursier des capitaux n’a été créé qu’en 2019. Au Cameroun, le marché de la bourse est donc très récent. Le but de ce type de panel, c’était de préciser qu’aujourd’hui il y a un portefeuille de financements proposé dans le cadre boursier au Cameroun.
Vous avez la COSUMAF, qui est le régulateur par principe de la sous-région et accompagne les entreprises, c’est le cadre institutionnel. Mais vous avez aussi les sociétés de gestion de portefeuilles qui sont capables de suppléer les entreprises et de les accompagner dans tous leurs projets d’investissement.
APP – Avez-vous précisément un message à l’adresse des diasporas africaines particulièrement nombreuses et actives en France ?
Davina SIMEN – Je voudrais leur dire tout simplement que le marché camerounais et sous-régional est ouvert. Il faut cependant avoir une vraie vision de votre projet et ne pas avoir peur de se rapprocher des sociétés qui sont spécialisées sur le marché CEMAC.
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« La France est
une alliée de l’Afrique »
APP – Un dernier mot peut-être pour les investisseurs français...
Davina SIMEN – Côté professionnels ou investisseurs français, il y a encore beaucoup de choses à faire. Il existe plusieurs secteurs de niches, le secteur de l’énergie, celui du pétrole et des ressources minières, les affaires portuaires où il y a tellement d’opportunités et de perspectives. Sans oublier que la France est une alliée de l’Afrique. C’est pourquoi il faut savoir concilier l’amitié historique, qui est très longue, avec les investissements et la rentabilité à long terme.
APP – Il y a en effet au Cameroun, comme en Guinée, un secteur minier important qui vous intéresse tout particulièrement. Voulez-vous nous en dire plus ?
Davina SIMEN – Au Cameroun, nous avons la SONAMINES (Société nationale des Mines) qui est une entreprise parapublique au capital mixte naturellement, et qui permet à l’État d’avoir des projets de structuration. C’est un secteur naissant en réalité, mais qui est porteur d’avenir et de croissance. Cela vaut pour le Cameroun, mais aussi bien pour la Guinée Conakry car ce sont des États qui ont une forte croissance en matière de ressources minières et de projections extractives.
Ce qu’il nous faut faire maintenant tout simplement, c’est de mettre en place des cabinets spécialisés et renforcer aussi l’énergie de l’État dans la préservation des produits et des richesses minières. Et il nous faut également provoquer l’ouverture des contrats miniers pour permettre aux investisseurs de s’introduire dans ces entreprises et dans ce secteur florissant, y compris bien évidemment aux investisseurs étrangers.
S’agissant de la Guinée, qui lance actuellement le projet Simandou 2040, je pense que l’on peut accompagner l’État guinéen dans la mise en place d’un cabinet spécialisé dans l’audit, par exemple, mais aussi dans la structuration du projet minier lui-même à travers les contrats avec des clauses spécifiques. Car il y a une véritable expertise africaine en ce domaine !
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CAAP 19 le 10 SEPTEMBRE 2025 / MINES, TOURISME, NUMÉRIQUE… :
LA NOUVELLE DONNE DE L’ESSOR DE LA GUINÉE CONAKRY
Riche de la plus importante réserve mondiale de bauxite, indispensable à la fabrication de l’aluminium, la Guinée Conakry a résilié en mai dernier quelque 120 contrats d’exploitation minière, au motif que les entreprises concernées ne respectaient pas le Code minier. Quels seront les impératifs de la nouvelle donne qui régira le secteur minier guinéen ?
Tel est le focus de notre XIXe Conférence des Ambassadeurs de Paris (CAAP 19), dédiée à la Guinée Conakry, le mercredi 10 septembre prochain.
D’autres secteurs d’avenir, comme le numérique et le tourisme, seront également explorés.
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dédiée au thème :
« MINES, TOURISME, NUMÉRIQUE… :
LA NOUVELLE DONNE DE L’ESSOR DE LA GUINÉE CONAKRY »
MERCREDI 10 SEPTEMBRE 2025,
de 17 h 00 (accueil dès 16 h 15) à 19 h 00,
puis cocktail VIP de réseautage dans un lieu parisien à préciser .
(en cours d’élaboration)
> Son Excellence Senkoun SYLLA, Ambassadeur de GUINÉE à Paris, a déjà confirmé sa participation, ainsi que
> M. Patrick SEVAISTRE, Professeur à SciencesPo Executive, CCEF, Expert Afrique centrale du CIAN.
> D’autres personnalités éminentes, françaises et guinéennes, sont attendues. Nous vous en informerons à mesure de l’enrichissement du panel.

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